Par une fraîche soirée de printemps, ce 26 mars, les rues de Tbilissi entrent en ébullition. Plusieurs milliers de personnes sont là, drapeau de la Géorgie sur les épaules, qui hurlent leur bonheur dans la cohue des klaxons. L’équipe nationale vient tout juste de décrocher son billet pour l’Euro 2024, en s’imposant aux tirs au but contre la Grèce, sur la pelouse du stade Boris-Paichadze de Tbilissi, envahie après le coup de sifflet par la foule des supporters survoltés. Car la performance des Jvarosnebi («les Croisés») est historique : jamais depuis son indépendance, acquise aux dépens de l’Union soviétique en avril 1991, le petit Etat du Caucase ne s’était qualifié pour une grande compétition internationale de football. Un motif de fierté pour le peuple géorgien, et un symbole fort dans un pays fracturé par la répression des aspirations pro-européennes d’une partie de la population.
C’est contre la Turquie, au BVB Stadion de Dortmund, que la Géorgie lance ce mardi 18 juin son aventure européenne, avec la volonté de prouver qu’elle n’est pas seulement une terre de ballon ovale – elle a participé aux six dernières