Menu
Libération
Foot

Euro 2024, le désintérêt supérieur ?

Article réservé aux abonnés
Euro de Football 2024dossier
Avec ses soixante-six ans d’existence au compteur, la compétition qui démarre ce vendredi est un événement en perte de sens. Sauf pour les nations du foot d’en bas qualifiées pour cette édition, qui y trouvent leur intérêt.
L'équipe du Portugal, après sa victoire contre la France en finale de l'Euro 2016 à Paris. (Philippe Desmazes/AFP)
publié le 14 juin 2024 à 6h02

Il est toujours utile de revenir à la genèse des compétitions. Deuxième championnat d’Europe organisé par l’Allemagne, l’Euro 2024 s’ouvre vendredi à Munich par un match entre le pays hôte et la sélection écossaise, et il faut savoir se rappeler ce que pensait le sélectionneur allemand Sepp Herberger en 1960, lors de la toute première édition de la compétition continentale : «L’Euro est une vraie perte de temps.» Pour avoir mis le foot de son pays sur la carte du monde en remportant le Mondial 1954 au détriment d’une Hongrie présumée invincible, Herberger pouvait parler. Cet homme voyait loin.

Plus d’un demi-siècle plus tard, le président de la Fédération internationale de football, Gianni Infantino, lançait en effet l’idée d’une Coupe du monde tous les deux ans qui, dans les faits, rayerait de la carte les compétitions continentales puisqu’on ne peut toujours pas jouer deux matchs en même temps – l’Euro bien sûr mais aussi une Copa America à neuf pays seulement (ceux d’Amérique du Sud), la compétition internationale la plus ancienne du football mondial. Infantino a fini par rétropédaler, non sans avoir, selon lui, lancé «une étude de faisabilité» ainsi qu’une «série de consultations». Et on a fini par comprendre la stratégie du dirigeant suisse : installer un Mondial des clubs XX