Si le président américain Gerald Ford était incapable de descendre un escalier en mâchant du chewing-gum sans se casser la gueule, les Bleus savent faire deux choses en même temps : s’exprimer sur la situation politique en France tout le week-end et gagner un match de football le lundi. Pour leur entrée dans l’Euro 2024 à Düsseldorf face à une rude, très rude équipe autrichienne, les Bleus l’ont emporté beaucoup plus chichement (1-0) que ne le méritait ce qu’ils ont mis dans la rencontre. Ils ont été portés très haut par un N’Golo Kanté phénoménal, dont on peine à comprendre (du moins sportivement) qu’il soit parti s’exiler dans le championnat saoudien puisqu’il est encore capable de régner sur des rencontres de ce niveau.
Les Bleus ont commencé par imposer quelque chose à leur adversaire, un truc indéfinissable : entre l’autorité, la faculté manifeste à créer du danger (même s’il est rare, c’est l’idée du danger qui compte) et des courses sur les côtés (surtout le gauche), disant la propension à trouver de la vitesse, qualité qu’on cherchait en vain du côté de l’Autrichien Marcel Sabitzer et consorts. Pour prix de cette supériorité, pas grand-chose : quelques coups de pied arrêtés à la tombée desquels les Autrichiens imposaient leur force, quelques frissons dans leur surface et une paix royale pour le gardien tricolore