Qui succédera à l’Anglaise Beth Mead, meilleure joueuse du dernier Euro qui avait mené sa sélection, l’Angleterre, à soulever le trophée à domicile en 2022 ? Du mercredi 2 juillet et pendant un peu plus de trois semaines, les seize meilleures équipes d’Europe s’affrontent en Suisse. Deux matchs sont prévus chaque jour, à 18 heures et 21 heures, dans l’un des huit stades qui accueilleront la compétition. Avant le premier match des Bleues, samedi soir contre l’Angleterre, Libé s’est penché sur le profil de cinq joueuses qui devraient crever l’écran dans les prochaines semaines.
Aitana Bonmatí – Espagne
S’il n’y avait qu’une joueuse à regarder de toute la compétition, ce serait forcément Aitana Bonmatí. Sur le terrain, la meneuse de jeu de l’Espagne est d’une élégance qui n’a pas d’équivalent : c’est comme si le ballon lui collait au pied et qu’autour d’elle, tout se passait au ralenti. D’une feinte de corps, d’un crochet, ou d’une passe qu’elle est seule capable de voir, la Barcelonaise peut désorganiser tout un rideau défensif.
Depuis un peu plus de deux ans, l’Espagnole marche seule sur sa planète : elle a remporté les deux derniers ballons d’or, les deux derniers titres de meilleure joueuse de la Fifa de l’année, a été élue meilleure joueuse des trois dernières Ligue des champions et de la dernière Coupe du monde. Celle qui est née dans le sud de Barcelone et qui a fait toute sa carrière pro au Barça accumule aussi les récompenses collectives : six fois championnes de la Liga espagnole, trois Ligue des champions, une Coupe du monde et une Ligue des nations. Ne lui manque qu’un Euro, compétition que l’Espagne n’a jamais remportée, et son palmarès serait complet. Tout juste remise d’une méningite virale qui l’a enfermée plusieurs jours à l’hôpital, la milieu de terrain est encore incertaine pour le premier match de la Roja contre le Portugal ce jeudi 3 juillet.
Lauren James – Angleterre
Chez les James, le foot est une affaire de famille. Il y a d’abord l’aîné Reece, 25 ans, arrière droit de Chelsea et des Three Lions. Puis Lauren, de deux ans sa cadette, attaquante, qui évolue également sous le bleu de Chelsea et le blanc des Lionnesses. Elue meilleure jeune de la Women’s Super League (la première division anglaise) en 2023, puis meilleure joueuse des Blues en 2024, Lauren James se démarque par son sens du but, sa capacité à faire des différences ballon au pied et à prendre de vitesse ses adversaires.
Quand elle est en pleine capacité de ses moyens, l’attaquante, parfois positionnée en meneuse de jeu, est un poison pour les défenses. Mais depuis un an, James est plus souvent à l’infirmerie que sur les terrains. Son mollet et sa cuisse ne la laissant pas tranquille, la Londonienne a raté une bonne partie de la saison écoulée. Elle a fait son retour en amical face à la Jamaïque dimanche et devrait se cantonner à un rôle de remplaçante de luxe pendant l’Euro. Contre la France, samedi à 21 heures, elle pourrait commencer sur le banc et rentrer dans les trente dernières minutes pour appuyer sur des organismes déjà bien fatigués. Pour la BBC, la joueuse de 23 ans sera «la clé si les Lionnes veulent défendre leur couronne» remportée chez elles en 2022.
Marie-Antoinette Katoto – France
Son dernier Euro, en 2022, s’était transformé en cauchemar. Après une quinzaine de minutes, lors du deuxième match de groupe contre la Belgique, Marie-Antoinette Katoto s’était arrêtée sur une action anodine. Elle s’était tenu le genou, avait grimacé, puis avait demandé le changement. Le lendemain, le staff de l’équipe de France annonçait que son attaquante vedette s’était rompu le ligament antérieur du genou droit et s’était fissuré le ménisque. La blessure l’avait tenue éloignée des terrains pendant plus d’un an et lui avait également coûté le Mondial 2023 en Australie et Nouvelle-Zélande.
Depuis, Marie-Antoinette Katoto est revenue. Si elle n’a pas tout à fait retrouvé son niveau d’efficacité d’avant sa blessure (plus d’un but par match en moyenne en première division entre 2017 et 2022) au Paris Saint-Germain, club qu’elle a quitté en mauvais termes à l’issue de la saison pour rejoindre l’OL Lyonnes, elle continue d’être précieuse en équipe de France. Lors des Jeux olympiques de Paris, elle a fini meilleure marqueuse de la compétition avec cinq buts en trois matchs. Et c’est elle qui a offert le but de la victoire aux Bleues face au Brésil (3-2) vendredi dernier pour leur dernier match de préparation.
Caroline Graham Hansen – Norvège
Pas encore née lors des titres européens de 1987 et 1993, à peine en âge de suivre la victoire à la Coupe du monde 1995 et le titre olympique d’Athènes en 2000, elle n’a pas connu les plus grandes heures de l’équipe de Norvège. Mais Caroline Graham Hansen était là lors de la dernière épopée des rouges et bleues. En 2013, alors qu’elle n’avait que 18 ans, la milieu de terrain parfois très offensive était déjà solidement installée dans la sélection nationale, au point de disputer les six rencontres de son équipe lors d’un Euro qui les verra échouer d’un rien (1-0), en finale, face à l’Allemagne. Douze ans plus tard, la Barcelonaise est toujours là, vissée à l’entrejeu norvégien.
Tel le bon vin, la trentenaire semble se bonifier avec le temps. Douzième meilleure joueuse du monde selon la Fifa en 2019, huitième en 2020, elle a terminé sur le podium du ballon d’or en 2024, devancée par sa coéquipière au Barça Aitana Bonmatí. La Norvégienne sortait d’une saison folle qui l’avait vu finir meilleure marqueuse (21) et passeuse (19) du championnat espagnol et contribuer grandement à la victoire en Ligue des champions de son équipe. Elle a été décisive dès son entrée dans la compétition face à la Suisse, jeudi, dans un match remporté 2-1 face à l’équipe hôte.
Lea Schüller – Allemagne
Pour la Munichoise, le challenge est de taille : faire oublier Alexandra Popp. L’attaquante star de la sélection allemande, qui avait planté un doublé en demi-finale du dernier Euro pour écarter les Françaises, a pris sa retraite internationale après les Jeux olympiques de Paris. Et c’est désormais à la joueuse du Bayern de prendre la relève de la troisième meilleure buteuse de l’histoire de la Mannschaft.
Des buts, Lea Schüller sait en marquer. Quand elle est en confiance, la numéro 11 plante à chaque match ou presque. Et depuis trois mois, l’attaquante de 1,73 mètre doute peu : elle a marqué douze buts lors des dix derniers matchs qu’elle a disputés. L’équipe de France devrait la surveiller de près : les Bleues pourraient croiser la serial buteuse dès les quarts de finale, les 17 ou 19 juillet.