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A la loupe

Euro féminin de football: quatre joueuses à suivre

Euro féminin de football 2022dossier
Wendie Renard et Marie-Antoinette Katoto pour la France, Ada Hegerberg pour la Norvège… «Libé» fait un tour d’horizon des joueuses pressenties pour marquer de leur empreinte l’Euro féminin de football, qui commence mercredi 6 juillet en Angleterre.
Des joueuses de l'équipe de France à l'entraînement à Clairefontaine, le 21 juin dernier. (Franck Fife/AFP)
publié le 6 juillet 2022 à 6h00

Quelles seront les stars de l’Euro féminin 2022 ? La compétition s’ouvre mercredi 6 juillet à Manchester, avec une affiche qui oppose l’Angleterre, pays hôte, à l’Autriche. Elle s’annonce indécise, plusieurs nations pouvant prétendre au titre de favorite. A quelques heures du coup d’envoi, Libération vous présente quelques-unes des joueuses, meneuses confirmées ou pépites en devenir, qui sont appelées à briller tout au long du tournoi.

Wendie Renard (France), la taulière

Avec l’Olympique lyonnais, son club de toujours, son palmarès est long comme le bras : elle a remporté quinze fois le championnat de France, neuf fois la Coupe de France et huit fois la Ligue des champions. Avec les Bleues, dont elle est la capitaine, Wendie Renard fait partie des meubles puisqu’elle cumule 129 sélections et a inscrit la bagatelle de 32 buts – la septième meilleure buteuse de l’histoire des Bleues. Pas mal, pour une défenseure centrale.

Son portrait dans Libé en 2017

Pour autant, après onze ans sous le maillot frappé du coq, la native de Martinique court encore après son premier succès en sélection nationale. Les Bleues n’ont jamais dépassé les demi-finales d’une Coupe du monde – ni même les quarts de finale d’un Euro. Un vide dans son immense carrière que Wendie Renard est bien décidée à corriger : «Ce sont les titres qui font que tu marques l’histoire», disait-elle au journal l’Equipe en février.

Ada Hegerberg (Norvège), la revenante

Elle n’a que 26 ans, mais cela faisait déjà cinq ans qu’Ada Hegerberg n’avait plus porté le maillot rouge vif de l’équipe nationale de Norvège. En 2017, l’attaquante s’était mise en retrait de la sélection pour protester contre les inégalités de traitement entre hommes et femmes au sein de la Fédération. Mais au printemps, la Scandinave est revenue sur sa décision : «J’aime le football. J’ai pris une décision en 2017 que je ne regrette pas. Mais j’ai eu beaucoup de temps pour réfléchir ces deux dernières années, sur bien des aspects de ma vie», expliquait-elle alors après une grave blessure. Les supporteurs norvégiens pourront de nouveau profiter des talents de buteuse de celle qui a obtenu en 2018 le premier ballon d’or féminin de l’histoire du football.

En club, sous les couleurs de l’Olympique lyonnais, la Norvégienne fait trembler les filets du championnat de France depuis 2014, avec 235 buts marqués en 209 matchs. Et Hegerberg continue de faire parler d’elle sur le terrain extra-sportif : le 25 juin, au cours d’un match amical contre la Nouvelle-Zélande, elle a brandi un brassard arc-en-ciel en hommage aux victimes de la fusillade qui avait visé la nuit précédente des bars gays d’Oslo.

Marie-Antoinette Katoto (France), l’étoile filante

Tout est allé très vite pour Marie-Antoinette Katoto, la jeune avant-centre des Bleues. L’attaquante avait à peine 16 ans, en 2015, quand elle a étrenné pour la première fois le maillot du Paris Saint-Germain (PSG), le club de sa région natale. Issue d’une famille originaire de République démocratique du Congo, elle a grandi à Colombes, dans les Hauts-de-Seine. A peine un an plus tard, en 2016, elle remporte l’Euro en Slovaquie avec l’équipe de France junior. Sa carrière fulgurante est depuis quasiment rectiligne.

A 23 ans, Katoto est désormais incontournable à la pointe de l’attaque bleue, où elle assure avec brio la succession d’Eugénie Le Sommer, recordwoman du nombre de buts marqués en sélection nationale. Elle fait aussi l’unanimité dans la capitale et a même été élue meilleure joueuse du championnat de France à la mi-mai. Ces dernières semaines, Marie-Antoinette Katoto hésitait à prolonger son contrat avec le PSG, attirant l’attention de plusieurs grandes écuries européennes. Mais elle a finalement décidé de rester à Paris, devenant au passage l’une des joueuses les mieux payées de la planète. Un destin qui rappelle celui d’un certain Kylian Mbappé.

Lauren Hemp (Angleterre), la promesse

Lauren Hemp est-elle éternellement jeune ? Ou terriblement précoce ? Une chose est sûre, l’attaquante de 21 ans peut se targuer d’une statistique pour le moins originale : elle a été élue meilleure jeune joueuse du championnat anglais en 2018, 2019, 2020 et 2022. Autant dire que les supporteurs des Lionesses, la sélection nationale anglaise, attendent énormément de la joueuse de Manchester City, considérée comme une des plus grandes promesses de sa génération. Capable d’évoluer sur les différents fronts de l’attaque, adroite des deux pieds, rapide, à l’aise techniquement, Lauren Hemp a toutes les cartes en main pour porter son équipe vers un titre de champion d’Europe à domicile.

Il lui faudra résister à la pression et aux ambiances qui s’annoncent surchauffées, tous les matchs de l’équipe d’Angleterre se déroulant à guichets fermés. «Parfois, je me mets trop de pression pour performer», reconnaissait-elle, en mai, dans un entretien à la presse britannique. Non rassasiée de victoires, elle ajoutait : «Même si mes performances ont été constantes, jusque-là, je peux marquer encore plus de buts et créer encore plus d’occasions.»

Alexia Putellas (Espagne), l’incontournable finalement absente

Le forfait d’Alexia Putellas suite à une blessure contractée à l’entraînement mardi est une énorme coup dur pour l’Espagne tant elle était la pièce maîtresse de son équipe, l’une des outsiders de l’Euro. En matière de performances individuelles, on n’a pas fait mieux qu’Alexia Putellas pendant la saison 2021-2022. La milieu de terrain de 28 ans a remporté le ballon d’or fin novembre, succédant ainsi à Luis Suárez, dernier Espagnol à avoir décroché cette prestigieuse récompense en 1960. Elle a également été élue meilleure joueuse de la Ligue des champions, dont elle a terminé meilleure buteuse – sans parvenir à empêcher, toutefois, la défaite en finale de son club, le FC Barcelone, contre l’Olympique lyonnais.

Pas de quoi ébranler l’admiration que lui portent ses supporteurs : dans sa Catalogne natale, Alexia Putellas est une véritable légende. Son aventure avec le club barcelonais a commencé à l’âge de 6 ans et l’a menée, en près de 300 rencontres et plus de 100 buts, jusqu’au capitanat. Joueuse la plus capée de l’histoire de la sélection, la gauchère rêve désormais d’ajouter une compétition internationale à son palmarès.

Mise à jour le mercredi 6 juillet avec le forfait Alexia Putellas