«Quand on est professionnel depuis longtemps, on sait combien le foot est cruel.» Andreaw Gravillon, défenseur du Stade de Reims, fait face à deux journalistes de France Bleu Champagne-Ardenne dans un couloir désert du Moustoir, une petite heure après le nul (0-0) de son équipe sur la pelouse du FC Lorient, samedi. Il parle tête basse, le moins fort qu’il peut. Jeudi, son entraîneur depuis le début de saison, Oscar Garcia, a été mis à pied. En proie à des problèmes personnels lourds, il était retenu trois jours par semaine au chevet d’un proche et la direction rémoise a fini par estimer qu’il «était compliqué pour lui de mener deux combats à la fois», entendre le sien et celui d’un club devant perdurer dans l’élite à l’issue d’une saison à quatre descentes, qui met la Ligue 1 sur les nerfs depuis quelques semaines.
Et Gravillon était là, entre la culpabilité parce que si les joueurs perdent les matchs, c’est toujours leur coach qui prend la porte, la colère et l’autopersuasion : «On a été là pour lui.» Non. Enfin peut-être, mais pas sur le terrain, ou pas dans les proportions suffisantes pour sauver l’entraîneur espagnol. Oscar Garcia a déserté la Ligue 1 et c’était un drôle de bonhomme. On l’avait longuement vu en juillet et on avait été marqué par une sorte de noblesse, tout entière dans son