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Transfert

Foot : Cristiano Ronaldo quitte l’Europe et s’offre une pétro-retraite en Arabie saoudite

Sans club depuis sa rupture avec les Anglais de Manchester United, la star portugaise de 37 ans s’est engagée avec l’équipe d’Al-Nassr, contre 200 millions d’euros sur deux ans et demi.
Cristiano Ronaldo brandissant le maillot de nouveau club, Al-Nassr, floqué de son célèbre n°7. (Al Nassr Football Club /AFP)
publié le 31 décembre 2022 à 10h03

Quelques jours après que son rival historique Lionel Messi est entré encore un peu plus la légende en remportant la Coupe du monde, Cristiano Ronaldo quitte le monde du football de haut niveau par une petite porte dorée.

Désormais ignoré à 37 ans par les grands d’Europe, le quintuple Ballon d’Or a privilégié un exil rémunérateur en signant vendredi soir avec l’équipe saoudienne d’Al-Nassr.

Sans club depuis la résiliation de son contrat avec Manchester United fin novembre, «CR7», qui aime montrer sa vie très jet set sur les réseaux sociaux, aurait pu choisir une fin de carrière aux Etats-Unis. Mais le Portugais, attiré par la pétromonarchie avec un salaire mirobolant de 200 millions d’euros sur deux ans et demi, a pris tout le monde à contrepied.

«La vision d’Al-Nassr pour le football masculin et féminin est très inspirante»

«Je suis impatient de découvrir un nouveau championnat de football dans un pays différent», a-t-il déclaré, cité sur le compte Twitter de son nouveau club et posant avec son nouveau maillot, jaune et bleu, frappé de son habituel numéro 7.

«La vision d’Al-Nassr pour le football masculin et féminin est très inspirante, on a pu voir durant la Coupe du monde que l’Arabie saoudite était un pays avec beaucoup d’ambitions et de potentiel», a poursuivi dans un communiqué publié par l’agence de communication qui le représente le quintuple Ballon d’Or et quintuple vainqueur de la Ligue des champions.

Son arrivée en Arabie saoudite met en effet en lumière un championnat méconnu et surtout un pays qui met l’accent sur le sport, comme son voisin du Qatar qui vient d’organiser le Mondial de football, pour changer son image et faire oublier ses manquements aux droits humains.

L’Arabie saoudite a notamment été désignée il y a peu pour accueillir les Jeux asiatiques d’hiver 2029. Et pour cette occasion, le prince héritier Mohammed ben Salmane, alias MBS, s’est lancé dans le projet mégalo de la nouvelle mégalopole Neom pour faire émerger du désert «le plus grand port flottant au monde» et une station de ski. Pour lequel trois opposants ont déjà été condamnés à mort.

«C’est l’Histoire qui est en train d’être écrite. Ce transfert va non seulement inspirer notre club pour qu’il décroche encore plus de succès mais il va inspirer notre championnat, notre pays et les futures générations de garçons et de filles pour donner le meilleur d’eux-mêmes», a estimé le président du club Musalli Al-muammar, dont l’équipe est entraînée depuis juillet par le Français Rudi Garcia.

Cristiano Ronaldo, né dans la petite île de Madère, dans l’océan Atlantique, affiche à son palmarès cinq sacres en Ligue des champions (2008, 2014, 2016, 2017, 2018), des titres de champion en Italie (2019, 2020) avec la Juventus Turin, en Espagne (2012, 2017) avec le Real Madrid et en Angleterre (2007, 2008, 2009) avec Manchester United. Il est également le meilleur buteur de la Ligue des champions et de l’histoire de la sélection portugaise, avec qui il a remporté l’Euro-2016.

Mais Ronaldo reste sur une expérience décevante à Manchester United, le club où il s’est révélé sur la scène internationale entre 2003 et 2009 et où il est revenu en août 2021 après ses passages au Real Madrid (2009-18) et à la Juventus (2018-21). Depuis l’été dernier, il cherchait à quitter Manchester United et l’arrivée d’Erik ten Hag sur le banc, qui limitait son temps de jeu, n’a rien arrangé.

Sans autocritique

Dans une interview TV acerbe de 90 minutes en novembre, juste avant le Mondial, «CR7» a réglé ses comptes avec Manchester United et s’en est pris à ses entraîneurs, passés et présents, à ses dirigeants et à ses anciens équipiers, sans une once d’autocritique sur ses propres manquements. Dans la foulée, Manchester United a annoncé la résiliation de son contrat «d’un commun accord».

Durant le dernier Mondial, il est certes entré dans l’histoire en devenant le premier joueur à marquer au moins un but lors de cinq Coupes du monde différentes, mais c’est avec le statut inhabituel de remplaçant qu’il a suivi la fin de parcours de son équipe, éliminée en quarts de finale.

Il a ensuite assisté au sacre mondial de son grand rival argentin Lionel Messi, qui a remporté le seul titre qui manquait encore à son palmarès et que Cristiano Ronaldo ne décrochera sans doute jamais.