Au terme d’une saison historique, la plus somptueuse de son histoire, le Stade brestois a décroché dimanche 19 mai sa qualification directe pour la Ligue des champions, plus prestigieuse des compétitions européennes. Vainqueurs à Toulouse (3-0), les Bretons ont profité de la contre-performance de Lille contre Nice (2-2) pour monter sur le podium lors de la dernière journée du championnat. Mené pendant 55 minutes sur sa pelouse, le club nordiste a longtemps laissé espérer les Brestois qui se sont mis à y croire davantage quand ils ont ouvert le score sur une superbe frappe en lucarne du milieu de terrain Mahdi Camara au début de la seconde mi-temps.

Après l’égalisation des Dogues face à Nice (55e minute), la troisième place des coéquipiers de l’attaquant Romain Del Castillo ne tenait plus qu’à un fil. Ils ont alors pensé tout perdre quand, à un quart d’heure de la fin, Benjamin André a donné l’avantage aux Lillois. La délivrance est finalement venue de l’égalisation niçoise, qui, dans le temps additionnel, a littéralement enflammé le parcage brestois au Stadium de Toulouse. Les joueurs ont attendu en cercle sur la pelouse le dénouement du match de leur concurrent direct, puis ils ont fêté avec leurs supporteurs pendant de longues minutes, bras dessus bras dessous, leur première participation à une coupe d’Europe.

«Je suis tellement fier de ces gamins, tellement heureux pour mon staff. Ce sont des émotions difficiles à décrire. Même en tant que joueur je n’avais jamais vécu ce genre d’émotions. C’est pour cela que l’on aime le foot», s’est enthousiasmé l’entraîneur brestois, Eric Roy, au terme de la rencontre. «Le foot c’est souvent comme l’amour : il a ses raisons que la raison ignore et c’est un peu ce que l’on a vécu tout au long de cette saison qui défie tous les pronostics. On l’a fait. C’est assez incroyable», a-t-il poursuivi. Quinzième budget du championnat (sur 18 équipes), le Stade brestois, qui a lutté la saison dernière pour ne pas être relégué en Ligue 2, signe avec cette qualification un des exploits les plus retentissants du football français au XXIe siècle.

Le Paris-Saint-Germain, champion de France, et l’AS Monaco, son dauphin, sont également qualifiés directement pour la Ligue des champions (que Brest ne pourra cependant jouer dans son stade Francis-Le Blé, pas aux normes, et devra sans doute disputer les matchs à Guingamp). Quant aux Lillois, ils peuvent encore espérer disputer cette compétition, mais devront passer auparavant par deux matchs de barrages – un exercice périlleux, qui a mal réussi aux clubs de l’Hexagone ces dernières années.

L’OGC Nice, l’Olympique lyonnais et le RC Lens sont qualifiés pour les coupes d’Europe de rang inférieur, la Ligue Europa et la Ligue Europa Conférence. Le FC Lorient et le Clermont Foot 63 sont relégués en Ligue 2. Quant au FC Metz, son maintien dans l’élite est conditionné à une victoire lors d’un match de barrage contre une équipe de Ligue 2 qui aura lieu le 30 mai (puis le 2 juin pour le match retour). Placée sous la ligne de la lutte contre l’homophobie, dimanche, la dernière journée du championnat a aussi été marquée par l’attitude du milieu de terrain de l’AS Monaco Mohamed Camara, qui a dissimulé à l’aide de scotch blanc le logo de la campagne de sensibilisation floqué sur les maillots des joueurs.