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Terrain militaire

Foot : la fédération palestinienne appelle la Fifa à suspendre celle d’Israël à cause de la guerre à Gaza

Guerre au Proche-Orientdossier
La demande palestinienne est motivée par les footballeurs tués, les infrastructures détruites ainsi que les propos haineux de certains dirigeants et supporters israéliens. Le patron du foot mondial, Gianni Infantino, a promis une décision d’ici au 20 juillet.
Le 74e Congrès de la Fédération internationale de football se réuni ce vendredi 17 mai 2024 à Bangkok. (Paul Childs/Reuters)
publié le 17 mai 2024 à 9h34

A l’image de l’Eurovision, le football mondial n’échappe pas au conflit qui embrase le Proche-Orient. La fédération palestinienne de football (PFA) a demandé ce vendredi 17 mai la suspension «immédiate» d’Israël de la Fifa, l’instance dirigeante du football mondial, en raison de la guerre à Gaza. Soutenue dans sa démarche par l’Algérie, l’Iraq, la Jordanie, la Syrie et le Yémen, elle accuse la Fédération israélienne de foot d’une série de violations des statuts de l’instance mondiale du football, dans l’enclave assiégée par l’armée israélienne comme en Cisjordanie.

Dans un courrier de sept pages envoyé mi-mars, la fédération palestinienne énumérait les conséquences directes des bombardements israéliens à Gaza – «au moins 92 footballeurs tués» et toutes les infrastructures sportives détruites –, mais soulignait aussi l’absence de lutte sérieuse contre «la discrimination et le racisme» anti-palestiniens, le racisme revendiqué par une partie des supporters du club du Beitar Jérusalem, ainsi que des publications de dirigeants israéliens sur les réseaux sociaux soutenant «le génocide à Gaza».

Le président de la fédération palestinienne Jibril Rajoub a exhorté la Fifa à se «tenir du bon côté de l’histoire» en votant la suspension immédiate de la fédé israélienne et en renvoyant plusieurs de ses membres devant la commission disciplinaire. «La balle est dans votre camp», a conclu Jibril Rajoub, à destination du patron de la Fifa, Gianni Infantino.

Les demandes de sanctions de la fédération palestinienne contre son homologue israélienne (IFA) «entrent dans les compétences du Conseil de la Fifa», soit l’exécutif de l’instance, «et devront être gérées par cet organe», a répondu de son côté Infantino. Le dirigeant italo-suiss a cependant refusé de faire voter sur ce point le 74e Congrès de l’organisation, réuni ce vendredi à Bangkok, comme l’avait réclamé face aux représentants des 210 autres fédérations membres le président de la fédération palestinienne. Il a toutefois promis une décision d’ici le 20 juillet prochain.

Des matches amicaux «envisagés»

Le dirigeant de l’instance mondiale du football a dit avoir mandaté «une expertise légale indépendante», dont les conclusions seront lues au Conseil de la Fifa, qui se réunira de manière extraordinaire d’ici le 20 juillet «pour prendre les décisions qui sont appropriées». Dans l’intervalle, selon Gianni Infantino, «la Fifa enverra des experts juridiques indépendants afin d’analyser» les arguments de la fédération palestinienne.

Pour sa part, le président du foot israélien Shino Moshe Zuares a dénoncé une «tentative cynique» de «nuire au football israélien», reposant selon lui «sur des motifs qui n’ont rien à voir avec le sport». «Il s’agit d’une situation politique extrêmement compliquée. Je ne souhaite à personne de vivre ce genre de tragédie», a-t-il dit, assurant vouloir «tendre la main» et «envisager des matches amicaux» lorsque «l’atmosphère sera redevenue plus calme».