La joueuse marocaine de 25 ans, Nouhaila Benzina est devenue dimanche 30 juillet la première joueuse voilée à disputer un match de Coupe du monde féminine, contre la Corée du Sud, qui a lieu en Australie. La Fifa avait retiré son interdiction du port du voile il y a près d’une décennie, une disposition initialement prise pour la sécurité des joueuses.
C’était la première fois qu’elle foulait la pelouse pour jouer un match de Coupe du monde. En effet, la défenseure marocaine n’avait pas joué le premier match de son équipe contre l’Allemagne, mais elle était dimanche titulaire à Adélaïde (sud-ouest du pays) pour la victoire contre la Corée du Sud.
«Je porte le hijab depuis des années et j’en suis très heureuse» avait déclaré la joueuse avant la compétition auprès de la chaîne Al-Jazeera avant d’ajouter : «beaucoup de travail a été fait pendant plusieurs années, et il y a eu un résultat positif».
Novice dans la compétition, le Maroc a remporté son premier succès dans un Mondial féminin, contre la Corée sur un score de 1 à 0. Les joueuses entraînées par Reynald Pedros, battues par l’Allemagne (6-0) lors de leur entrée en lice, restent en course pour la qualification pour les 8es de finale, avant d’affronter la Colombie lors de la dernière journée du groupe H, jeudi.
L’interdiction du port du voile dans le football a toujours cours dans de nombreux pays, dont la France. Le 29 juin, le Conseil d’Etat français a d’ailleurs confirmé cette interdiction de la Fédération française de football après un recours du collectif de joueuses musulmanes, les «Hijabeuses», qui réclamaient un changement du règlement de la FFF.
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Le conseil d’Etat était allé contre l’avis de Clément Malverti, son rapporteur public, qui avait, lui, proposé l’annulation de l’article 1 interdisant «tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale».
A ses yeux, il n’y avait ni «prosélytisme», ni «provocation» dans le seul port du hijab, et aucune «exigence de neutralité» pour les joueuses licenciées de la FFF. Le rapporteur public avait cependant émis un bémol pour les joueuses composant l’équipe de France, qui représentent «la Nation».