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Sacre

Euro féminin 2025 : l’Angleterre trône encore sur l’Europe

Au terme d’une séance de tirs au but et après avoir été dominée par les championnes du monde espagnoles trop inefficaces, les Anglaises conservent leur titre, quatre ans après s’être imposée à domicile.
La gardienne de but anglaise Hannah Hampton lors de la séance de tirs au but, à Bâle, ce dimanche 27 juillet. (Miguel Medina /AFP)
publié le 27 juillet 2025 à 20h55

Entre les Anglaises et les Espagnoles, la finale de l’Euro féminin de football avait des airs de revanche ce dimanche 27 juillet. Au choix, on pouvait y voir un match retour de celui de la Ligue des champions, qui avait vu les Gunneuses d’Arsenal détrôner les tenantes du titre du Barça, à Lisbonne, le 24 mai, ou de la finale du Mondial 2023 où la Roja avait éliminé la sélection anglaise grâce à un unique but d’Olga Carmona.

Le scénario a, cette fois-ci, été plus favorable aux tenantes du titre anglaises, qui ont pris leur revanche face aux championnes du monde et grandes favorites de cette compétition, en s’imposant 3 buts à 1 après tirs au but, au parc Saint-Jacques de Bâle, en Suisse.

En 2021, les Anglaises avaient déjà fait chuter l’effectif allemand avec deux buts d’Ella Toone et de Chloé Kelly. L’attaquante avait délivré les Lionesses durant les prolongations, après être entrée en jeu durant la seconde période. Cette fois encore, la victoire porte le nom de Kelly, autrice d’une passe décisive et du tir au but vainqueur, sans oublier celui d’Alessia Russo pour son but égalisateur. L’Espagne échoue, elle, à décrocher ce tant espéré doublé Mondial-Euro, que leurs compatriotes auraient aimé fêter à nouveau quinze ans après l’exploit réalisé par leurs homologues masculins. Eliminée par les Anglaises en quart de finale en 2022, la Roja avait décroché quasiment tous les succès, mais s’étaient heurtée au mur Olympique, l’an dernier à Paris, ne parvenant qu’au pied du podium.

Une maîtrise sans partage

Devant un stade à guichets fermés, comme c’était le cas tout au long de la compétition, les Anglaises n’avaient pourtant eu, en première période, que quelques minutes pour y croire, pour faire trembler les techniciennes espagnoles avec une première belle occasion d’Alessia Russo à la 3e minute de jeu. Lancée en profondeur, sa frappe croisée sera détournée par la gardienne Cata Coll. Dès la 9e minute, la domination espagnole se remet en place et les Anglaises ne verront plus le ballon. La meilleure buteuse de l’Euro, Esther Gonzalez, a deux occasions (9e, 11e) qu’elle ne transforme pas en 5e but dans la compétition. Malgré une maîtrise du ballon sans partage, les principes de jeu de la Roja ont failli lui coûter très cher. Malicieuse, Lauren Hemp se faufile dans les failles espagnoles pour intercepter une relance courte de Coll, mais sa frappe pied gauche est repoussée par la gardienne (19e), qui se rattrape finalement bien.

Quatre minutes après avoir raté le cadre (21e), la plus anglaise des espagnoles, Mariona Caldentey s’impose dans les airs, sur un centre millimétré de Ona Batlle (25e). Le deuxième but de l’attaquante d’Arsenal dans la compétition, après celui contre la Belgique, vient récompenser les championnes du monde en titre. Malgré une entrée de Chloé Kelly redynamisant l’attaque anglaise, les Lionesses retournent au vestiaire la tête basse à la mi-temps.

Un scénario inattendu

En début de seconde période, le même schéma se met en place. Les Espagnoles ne laissent aucun répit à la sélection anglaise. La double ballon d’or en titre Aitana Bonmati (50e) et Mariona Caldentey (52e) se relaient pour porter le danger sur le but d’Hampton, qui maintient en vie les derniers espoirs anglais. Des espoirs un peu plus vivants cinq minutes plus tard, lorsque Chloé Kelly trouve la tête d’Alessia Russo sûrement inspirée par Caldentey, pour elle aussi envoyer sa tête au fond des filets. Egalisation contre le cours du jeu et qui fait prendre à cette finale enfin disputée un nouveau tournant. Les débats sont équilibrés et même une frappe tardive de l’entrante Salma Paralluelo n’arrivera pas à départager ces deux équipes avant prolongations.

Au terme d’un premier quart d’heure âpre et disputé, Salma Paralluelo est toute proche de conclure une action, une nouvelle fois inventée par Aitana Bonmati, avant un centre de Ona Batlle. Mais il aura manqué quelques centimètres à l’attaquante du Barça pour donner de l’air à son pays. Omniprésente dans les prolongations, elle multipliera les opportunités à un rythme presque métronomique, essoufflant ses adversaires britanniques. Des efforts insuffisants pour sacrer son équipe avant les tirs au but.

Le parc Saint-Jacques reste en apnée durant une séance de tirs aux buts acharnée, où les gardiennes rivalisent de talent pour stopper plusieurs tentatives chacune. La meilleure joueuse du monde, Aitana Bonmati rate la sienne comme Salma Paralluelo et Mariona Caldentey. Pendant que l’héroïne de Wembley en 2021, Chloé Kelly, écrit encore un peu plus sa légende en transformant le dernier tir au but. Les Anglaises sont championnes d’Europe. Encore. Couronne conservée face à la meilleure nation du monde.