Menu
Libération
Violences

Football : caillassés sur l’autoroute, des supporteurs marseillais blessent un automobiliste

Des supporteurs marseillais, qui voyageaient à bord de huit bus, ont été la cible de jets de projectiles depuis un pont sur l’autoroute A72 dans la nuit de samedi à dimanche. En représailles, certains passagers ont blessé un automobiliste.
Des supporteurs marseillais lors d'un match au Vélodrome le 8 octobre 2023. (Clement Mahoudeau/AFP)
publié le 3 mars 2024 à 15h08

Une embuscade et un règlement de comptes. Décidément, le foot français a du mal à s’attaquer efficacement à la violence entre supporteurs. De «graves incidents» ont eu lieu vers une heure et demie du matin dans la nuit de samedi à dimanche à hauteur de Saint-Etienne sur l’A72 (et non A47 comme indiqué par la préfecture), alors que huit bus de supporteurs marseillais rentraient vers la cité phocéenne après la victoire de l’OM sur Clermont (5-1). Pour la préfecture de la Loire, le scénario «vraisemblable» est le suivant : des «projectiles lourds» type parpaings ont été lancés sur les bus depuis un pont surplombant l’autoroute. La réaction ne s’est pas fait attendre. «Des supporters marseillais seraient alors sortis des bus et auraient dégradé notamment un véhicule, blessant son conducteur, avant de repartir».

On ne sait pas si cet automobiliste était responsable de jets de projectiles, ni s’il était lui-même un supporteur d’une équipe de foot. Le parquet indique seulement qu’il a été blessé au visage et transporté par les pompiers au CHU de Saint-Etienne. Selon une source policière, un «grand nombre» de supporteurs sont descendus des bus, certains armés de battes de baseball. A leur arrivée, les forces de l’ordre ont trouvé des morceaux de moellons, des mortiers et des débris de vitres, mais les autocars étaient repartis. Les policiers les ont rattrapés plus loin, ont effectué des relevés d’identité mais n’ont pas procédé à des interpellations.

Le parquet de Saint-Etienne a ouvert deux enquêtes distinctes, l’une pour violence avec armes en réunion avec préméditation, concernant les jets de projectiles, l’autre pour dégradation en réunion avec armes, pour les représailles. Dans son communiqué, le préfet de la Loire, Alexandre Rochatte «déplore et condamne avec la plus grande fermeté les violences et dégradations […] inacceptables» qui «auraient pu avoir des conséquences dramatiques».

Ces derniers mois, les cas de violence dans les stades et autour ont flambé. En décembre, un supporteur nantais a été mortellement blessé lors d’une altercation en amont du match FC Nantes-OGC Nice. En octobre, les bus de l’équipe de Lyon et de ses fans avaient été violemment caillassés aux abords du stade Vélodrome de Marseille. En septembre, un homme de 39 ans, supporter de l’OM avait été victime d’un infarctus après avoir été agressé par des ultras du club de Nantes au stade de la Beaujoire à Nantes. En juin, un enfant atteint d’un cancer et sa famille, avaient été pris à partie en marge du match entre Ajaccio et Marseille. Ces affaires ont été à l’origine de plusieurs interdictions de déplacements de supporteurs, au grand dam des spectateurs non violents.

A l’occasion de ce match Clermont-Marseille, 500 soutiens de l’OM avaient fait le déplacement. Lors du précédent match entre les deux équipes, qui s’est joué à Clermont il y a un an, une centaine de supporteurs phocéens avaient tenté de s’introduire dans le stade sans tickets. La police était intervenue à renfort de gaz lacrymogène. La rencontre avait été alors retardée de quarante-cinq minutes.