A la tête de la génération dorée des Beckham, Gerrard, Lampard et Rooney, il a été le premier étranger sélectionneur de l’Angleterre. Le Suédois Sven-Goran Eriksson est mort ce lundi 26 août à 76 ans des suites d’un cancer du pancréas.
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Après avoir rendu publique sa maladie à un stade avancé début 2024, il avait réalisé en mars son «rêve» d’entraîner l’équipe de Liverpool le temps d’un match de charité. «Maintenant, c’est arrivé et c’était un jour magnifique, dans tous les sens du terme», avait-il déclaré, ému. L’ancien sélectionneur de l’équipe d’Angleterre (2001-2006), quart-de-finaliste des Coupes du monde 2002 et 2006 avec les Three Lions, avait exprimé son amour inconditionnel pour Liverpool et son regret de n’avoir pas pu entraîner cette équipe.
Si Sven-Goran Eriksson n’a pas tiré le meilleur d’une génération douée au cours de sa carrière, il a apporté de la stabilité et de la rigueur à la sélection. Au point de se voir souvent reprocher son manque d’audace dans le jeu et dans la gestion de son groupe.
Maudits quarts
Attendu au tournant par les médias, Sven-Goran Eriksson réussit ses débuts, comme lors du 5-1 infligé à l’Allemagne en éliminatoires du Mondial 2002, ou quand un coup franc de David Beckham contre la Grèce offre à son équipe la qualification. Lors de cette Coupe du monde, l’Angleterre échoue en quarts contre le Brésil, futur vainqueur. Le scénario se répète à l’Euro 2004 et au Mondial 2006, où les Anglais s’arrêtent au même stade, à chaque fois aux tirs au but contre le Portugal.
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Réputé froid et distant, Sven-Goran Eriksson vient pourtant au secours de ses joueurs, comme Wayne Rooney, après son carton rouge en quarts en 2006. «Je pense que vous, plus que moi, avez besoin de Wayne Rooney. Il est le garçon doré du football anglais, alors ne le tuez pas», avait-il déclaré. Mais les tabloïds anglais, déjà à l’origine de révélations sur ses relations extraconjugales, ont eu sa peau à lui. Quelques mois avant le Mondial 2006, il est piégé, comme d’autres célébrités, par un journaliste de News of the World, déguisé en cheikh. Sven-Goran Eriksson évoque avec lui son départ de son poste de sélectionneur et une possible reprise d’Aston Villa, un club de football anglais basé à Birmingham.
«J’aurais été limogé de toute façon après la Coupe du monde 2006 car nous n’avons pas été bons en quarts. Je peux comprendre ça. Mais je n’ai jamais accepté et compris comment News of the World a eu autant d’importance. J’ai dit à la Fédération, “vous les croyez eux ou vous me croyez moi ?”», expliqua-t-il en 2022 à SkyNews. En août 2006, son contrat avec la fédération anglaise avait pris fin. «Ils ont aussi dit que ma faiblesse était que j’aimais les femmes. Qui ne les aime pas ?», avança-t-il encore.
Le football, sa «drogue»
Mais, plus que tout, Sven-Goran Eriksson aime le football, sa «drogue» dit-il, qui lui coûtera un divorce. Comme Carlo Ancelotti, il n’a jamais dirigé la sélection de son pays, la Suède, mais il a réussi en club. Certes, son palmarès est plus modeste que celui de son homologue italien, mais il affiche une Coupe de l’UEFA avec la ville suédoise de Göteborg (1982), des titres avec Benfica Lisbonne (trois fois champion du Portugal, une Coupe) et surtout la Coupe des Coupes, la Supercoupe d’Europe et la Coupe d’Italie avec le club italien de la Lazio de Rome, qu’il mène au deuxième scudetto de son histoire en 2000.
En Angleterre, ses brèves expériences à Manchester City et Leicester ne sont pas couronnées de succès. Dans les années 2000, Sven-Goran Eriksson confirme son caractère cosmopolite en tant que sélectionneur furtif du Mexique, de la Côte d’Ivoire et des Philippines, entraînant également plusieurs clubs chinois. Quand le football lui en laissait le temps, c’est à Sunne, sa ville natale, au bord du lac Fryken, que Sven-Goran Eriksson aimait se poser. C’est à son domicile suédois de Björkefors, entouré de sa famille, qu’il est mort ce lundi.