Immédiatement, Lilian Thuram amorce : «C’est marrant parce qu’hier soir, j’étais invité quelque part, et on m’a tout de suite dit que le type, vous savez, le jeune supporteur que j’ai interpellé ce soir-là [après l’envahissement de terrain], habitait dans le quartier. Voilà, France-Algérie [en 2001], c’est une rencontre qui a marqué.» Le 6 octobre 2001, le «match de la réconciliation» entre les deux pays organisé à Saint-Denis, au Stade de France (Seine-Saint-Denis). Un amical, sans enjeu sportif puisque les Bleus sont champions du monde et les Algériens de Rabah Madjer naviguent à vue au classement Fifa depuis leur sacre à la Coupe d’Afrique des nations en 1990 à domicile.
C’est le premier France-Algérie dans l’histoire, si l’on omet la finale des Jeux méditerranéens à Alger en 1975, treize ans après l’indépendance, entre les Fennecs et l’équipe de France amateure : la symbolique (le foot qui rapproche les peuples) transpire de la rencontre.
«Je me souviens des cars qui partaient de Stains, des petits avec le maillot de l’Algérie sur le dos, se remémore Marie-George Buffet, ministre des Sports de l’époque. C’était leur équipe, l’équipe du pays de leurs parents, de leurs grands-parents, leur fierté. Les auspices au démarrage étaient plutôt bons. On a beaucoup réfléchi sur le fait de maintenir ou pas le match après le 11 Septembre. Moi, c’est ce que je souhaitais :