On confesse ne pas l’avoir vu venir, ou pas avant un championnat d’Europe soldé par une spectaculaire sortie de route dès les huitièmes de finale : les Bleus fonctionnent désormais sur un mode inversé. Bête à sang froid murée dans le monde du silence sous toutes les latitudes et époques depuis ses circonvolutions de joueur à l’Olympique de Marseille période Tapie, le sélectionneur Didier Deschamps s’agace désormais de tout et de rien dès qu’un micro passe. Tout en tenant après les matchs ratés (1-1 devant la Bosnie mercredi à Strasbourg) un discours rassurant aux joueurs, qui les surprend parfois parce qu’ils ne sont pas aveugles. Paul Pogba quitte le terrain en rogne contre les copains, le même se fait engueuler en plein match par un coéquipier – Léo Dubois samedi en Ukraine (1-1) – auquel il se refuse obstinément à lâcher le ballon dix fois de suite. Et le capitaine de cette joyeuse troupe, Hugo Lloris, dix ans à jouer le marchand de sable devant les médias, tient désormais le discours apocalyptique et effrayé de celui qui a vu l’enfer le premier : «Il y a un manque d’engagement et d’agressivité dans l’équipe. C’est fini, l’euphorie de l’après Coupe du monde 2018. On était dans une dynamique qui nous permettait de renverser les choses. C’est un petit peu cassé. Le très haut niveau a des exigences auxquelles on se doit de répon
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France-Finlande : un match qui sent le gouffre
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Coupe du monde 2022 au Qatardossier
Le sélectionneur Didier Deschamps pendant le match France-Bosnie (1-1), le 1er septembre à Strasbourg. (GONZALO FUENTES/REUTERS)
publié le 6 septembre 2021 à 20h29
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