Une petite semelle et un moment de grâce. Samedi, au Parc des princes, les Bleus menaient déjà 6-0 contre la sélection kazakhe et avaient bel et bien enfoncé la porte menant au Mondial qatari à coups de pompe (la victoire était nécessaire) quand Vladislav Vasiljev s’est essuyé les crampons sur le talon d’Achille d’Antoine Griezmann. Ce dernier ne comptait alors pas parmi les auteurs de la pluie de buts – trois pour Kylian Mbappé, deux pour Karim Benzema, un pour Adrien Rabiot – qui ont enseveli les visiteurs.
Troupes secouées par Deschamps
Péno. Et Mbappé d’offrir le ballon à l’attaquant madrilène, un geste fort : soixante-trois ans qu’un attaquant tricolore n’a pas mis quatre buts dans le même match, un souvenir sépia renvoyant aux ballons couturés et aux maillots à lacets. Ainsi, Griezmann s’y est collé, avant de découvrir sous son maillot un tee-shirt blanc sur lequel il avait inscrit un message au marqueur en mémoire des victimes des attentats du 13 novembre 2015 – sa sœur est une rescapée du massacre du Bataclan. Et Mbappé a planté le quatrième quand même, deux minutes plus tard, expédiant dans des proportions bibliques (8-0) un adversaire qui n’a pas perdu contre l’Ukraine dans ces éliminatoires (deux nuls), laquelle Ukraine n’a pas perdu non plus devant l’équipe de France (deux nuls aussi).
Le football dans son acception royale : le plaisir partagé et la propension à élever ceux qui le font vivre, dans une forme d’écho entre les joueurs jusqu’à ceux qui les regardent. Dans le détail, il faudra quand