Corinne Diacre démise de ses fonctions de sélectionneuse, la FFF doit désormais statuer sur la personne qui prendra sa suite à la tête des Bleues. Les cadres de l’instance temporisent sur ce sujet, même si le temps presse : celle ou celui qui acceptera le poste aura à peine quatre mois pour constituer son staff, imprimer sa patte et construire une équipe compétitive en vue de la prochaine Coupe du monde en Océanie (20 juillet au 20 août). Libé fait un tour d’horizon des profils envisagés pour prendre la tête des Bleues.
Analyse
Gérard Prêcheur
C’est, à ce jour, le nom qui revient avec le plus d’insistance lorsqu’il est question du poste laissé vacant. L’actuel entraîneur du PSG féminin, 63 ans, qui fut autrefois sur le banc du rival lyonnais (de 2014 à 2017) présente l’avantage de connaître une grosse partie du vestiaire, composé en majorité de joueuses issues de ces deux clubs. En tant qu’ancien responsable de la formation de l’Institut national du football de Clairefontaine et ex-membre de la Direction technique nationale, il possède l’autre atout d’être un familier du fonctionnement fédéral. Seul problème, lui-même assure n’avoir pas été contacté par la FFF.
Hervé Renard
Jamais évoquée jusqu’au week-end dernier, la piste Hervé Renard, 54 ans, est abondamment citée depuis quelques jours. Visage connu du foot français, il y a surtout fait ses classes chez les messieurs, officiant notamment à Sochaux (2013-2014) et Lille (2015) en Ligue 1. Mais c’est en sélection que le technicien de 54 ans cumule le gros de ses expériences. Dont plusieurs concluantes : il demeure ainsi le seul sélectionneur à avoir remporté deux Coupes d’Afrique des Nations avec deux pays différents (la Zambie en 2012, la Côte d’Ivoire en 2015). Son aventure actuelle à la tête de l’Arabie saoudite, marquée par un succès retentissant en ouverture du Mondial au Qatar face au futur champion du monde argentin, pourrait aussi en avoir convaincu plus d’un au siège de la «3F». Il faudrait pour cela qu’il rompe son contrat avec les Faucons verts, qui court jusqu’en 2027.
Profil
Sonia Bompastor
Parmi les profils féminins sondés, le CV de Sonia Bompastor figure en haut de la pile. L’ex-milieu défensive, 42 ans, connaît très bien les Bleues, elle qui culmine à 156 capes en 13 années passées en équipe de France. Sa première pige sur le banc, entamée en 2021 avec l’Olympique Lyonnais, est pour l’instant une réussite, elle qui est devenue en mai 2022 la première femme à avoir remporté la Ligue des champions à la fois en tant que joueuse et entraîneure. Elle s’est distinguée durant la fronde anti-Diacre en apportant son soutien à Wendie Renard, peu après sa mise en retrait, qualifiant sa prise de parole de «légitime», non sans placer une pique sur le bilan de la technicienne déchue : «On doit faire en sorte d’écouter les joueuses. Depuis le Mondial 2019 [défaite en quarts face aux futures championnes du monde américaines], on n’a pas su surfer sur la bonne vague. Beaucoup de choses auraient dû être résolues avant ce coup de gueule de Wendie.»
Patrice Lair
Lui non plus n’a pas loupé l’occasion d’égratigner Diacre, ses méthodes et son management. «Il y a des égos, des grosses personnalités mais dans ce métier d’entraîneur, c’est compliqué si on n’est pas capable de gérer cela», lâchait Patrice Lair avant le «Comex» de la FFF fatal à la sélectionneuse. L’entraîneur des féminines de Bordeaux passé par le PSG, ex-mentor de Bompastor à l’OL lorsque celle-ci démarrait dans les métiers de l’encadrement, faisait déjà valoir son intérêt dans le cas où l’éviction de Diacre se confirmait. «On m’en parle depuis dix ans. Ce n’est jamais arrivé. J’arrive en fin de contrat avec Bordeaux, où j’ai envie de continuer car on progresse. Mais, si on vous propose le poste, c’est difficile de refuser. Mais il y a des gens qui sont là pour prendre des décisions.»
Sandrine Soubeyrand
Recordwoman du plus grand nombre de matchs disputés avec le maillot de l’équipe de France, hommes et femmes confondus, avec 198 élections, reconvertie sélectionneuse des moins de 17 ans féminine, ex-responsable des pôles France féminins également passée la Direction technique nationale, Sandrine Soubeyrand a de quoi présenter une candidature béton. L’Ardéchoise, ex-coéquipière (comme Bompastor) de Diacre en Bleue, ne figure toutefois pas en pôle, elle qui semble se focaliser sur son projet à la tête du Paris FC, actuel 3e de D1 féminine et en lice pour les compétitions européennes.