Une défaite inaugurale (0-1) à Rennes vendredi et l’Olympique de Marseille (OM) est en pleine crise de nerfs. D’après la mère d’Adrien Rabiot, débarqué sur la Canebière voilà près d’un an contre toute logique contractuelle (il est surdimensionné pour un club ne comptant pas parmi les habitués de la Ligue des champions) et figurant du coup une prise de guerre d’un prestige inédit, l’international tricolore n’est rien moins que poussé dehors par son entraîneur, Roberto De Zerbi. Et par tout le club phocéen avec lui.
Selon RTL, qui cite la mère et agente du milieu des Bleus, la direction de l’OM y a mis les formes puisque c’est Benjamin Arnaud, secrétaire général du club, qui est allé dire à Rabiot, ce mardi 19 août, que De Zerbi ne voulait plus travailler avec lui pour cause de «manque d’investissement». En fin d’après-midi, le club a communiqué ainsi : «L’Olympique de Marseille informe qu’Adrien Rabiot et Jonathan Rowe ont été placés sur la liste des transferts par le club. Cette décision a été prise en raison d’un comportement inadmissible dans le vestiaire après le match contre le Stade rennais, en accord avec le staff technique et en application du code de conduite interne du club. La décision a été communiquée par le club aux deux joueurs ce lundi.»
(Au moins) front contre front
Le milieu de terrain phocéen et sa mère seraient tombés des nues. Le club fait allusion à la vive explication qui a opposé l’international français à son jeune (22 ans) coéquipier anglais Jonathan Rowe dans le vestiaire du Roazhon Park vendredi. Les circonstances demeurent floues. On sait cependant qu’il s’en est passé de belles et les deux hommes n’étaient pas les seuls concernés. Les journalistes ont entendu De Zerbi hurler sur ses joueurs dans le vestiaire, situé à portée de micros des médias. Et certains cadres, comme Pierre-Emile Hojbjerg ou le portier argentin Gerónimo Rulli, ont monté le ton aussi. D’après l’Equipe et RMC, c’est dans ce contexte que Rabiot est tombé sur l’attaquant britannique en lui reprochant son attitude.
Ce qui, quels que soient les mots employés, relève plus ou moins de la responsabilité de Rabiot compte tenu de son expérience et de son statut. Mais l’Anglais s’est rebiffé, les deux hommes ont terminé (au moins) front contre front et les présents, à commencer par De Zerbi et le directeur sportif, Medhi Benatia, ont eu du mal à s’interposer. Est-ce que la rupture entre l’entraîneur marseillais et le milieu de terrain a pris sa source à cet instant ? Selon l’Equipe, Rowe et Rabiot se seraient battus à nouveau une petite heure plus tard, alors que la délégation marseillaise embarquait pour l’aéroport. Si les deux hommes ont été placés sur le marché des transferts, cette «sanction» ne touche en vérité que le milieu des Bleus : Rowe était de toute façon sur le départ compte tenu de l’arrivée du Brésilien Igor Paixão à son poste et d’une valeur marchande élevée.
En l’état des informations disponibles et de la récurrence de ce type d’altercations dans tous les vestiaires de Ligue 1, à Marseille comme ailleurs, ce qu’il s’est passé vendredi ressemble donc à un prétexte pour sortir Rabiot du club. Auquel cas, il faudra, au-delà des éléments de communication et comme souvent quand il s’agit du club phocéen, chercher les raisons en marge du terrain.
Mis à jour à 19h45 avec les informations de notre journaliste.