Dix jours après les incidents en tribunes lors du 32e de Coupe de France Paris FC-Lyon, la commission de discipline de la Fédération française de football (FFF) a décidé lundi de donner match perdu pour les deux équipes. Les deux clubs, désormais éliminés de la Coupe de France, écopent par ailleurs d’amendes (10 000 euros pour le Paris FC, 52 000 euros pour Lyon). Le PFC ne pourra pas évoluer à domicile lors de ses cinq prochains matchs.
L’addition est un peu plus salée pour l’OL. Outre que ses supporteurs ne pourront pas accéder aux parcages visiteurs jusqu’à la fin de la saison, le club est également suspendu de Coupe de France avec sursis pour l’édition 2022/2023 et devra rembourser les frais liés à la réparation des dégradations causées par ses fans. L’affaire fait au moins un heureux, l’OGC Nice. Adversaire désigné du vainqueur de ce match, les Aiglons sont directement qualifiés pour les huitièmes de finale de la compétition.
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Leurs responsables ont été entendus en visioconférence par la commission au fil de la journée. Le 17 décembre, le match avait été arrêté à la mi-temps (1-1) au stade Charléty en raison de débordements. Des fumigènes avaient été lancés aux abords du parcage des supporters lyonnais et des bagarres avaient éclaté en tribunes, entraînant des mouvements de foule et le déploiement des forces de l’ordre, venues prêter main-forte aux stadiers. Des spectateurs de la tribune proche des incidents sont ensuite descendus sur la pelouse pour s’éloigner du danger. Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux attestent également de gestes racistes de la part de certains supporters lyonnais. Deux personnes, un supporter et un policier, avaient été blessées. Deux supporteurs parisiens ultras ont été interpellés pour violences en réunion et placés sous contrôle judiciaire, mardi 22 décembre.
Bataille de chiffonniers
Depuis, les deux clubs n’ont pas voulu endosser les responsabilités des événements, leurs représentants s’engageant même dans une bataille de chiffonniers, chacun annonçant porter plainte. Le patron des Gones, Jean-Michel Aulas, avait souligné des «responsabilités partagées», tout en promettant des sanctions «extrêmement sévères à l’encontre de tous les [supporteurs] qui vont être identifiés». Les Lyonnais, mais aussi ceux venant de «région parisienne», avait-il pointé du doigt. Réponse remontée, dans l’Equipe, de son homologue du Paris FC, Pierre Ferracci, à qui il était reproché d’avoir sous-estimé les besoins en sécurité : «Ces groupes sont tellement bien organisés que c’est impossible à prévenir.» Et d’accuser le boss de l’OL de «délire[r] complètement» et de lui intimer de «calmer ces énergumènes.»
Pour Lyon, il s’agit de la deuxième rencontre arrêtée définitivement cette saison après celle contre Marseille en Ligue 1, le 21 novembre. Le jet d’une bouteille d’eau pleine sur le Marseillais Dimitri Payet, déjà visé plus tôt dans l’année par des jets d’objet lors d’un match contre Nice, et l’arrêt du match après quelques minutes avaient valu à l’OL le retrait d’un point au classement. La rencontre devra se rejouer à huis clos.