Jean-Marc Furlan, 63 ans, raconte souvent sa mue. Joueur professionnel, il fut formé «british» à l’ancienne en défense dans les années 70 : dur sur le bonhomme, découpeur de jambes, complice du sabotage. Entraîneur, le Girondin, repéré à Libourne Saint-Seurin (1997-2004), a érigé des principes où l’attaque, la prise de risques et l’audace prévalent. Sa carrière sur les bancs en a fait un esthète oscillant entre l’élite et la division inférieure, avec manière et classe. Auxerre, son équipe, est 5e de Ligue 2 – et meilleure attaque avec 45 buts inscrits. Elle reçoit ce mercredi à 14h45 l’Olympique de Marseille en Coupe de France au stade de l’Abbé-Deschamps, où «Libération» a rencontré Jean-Marc Furlan, qui nous a donné du «tu» – donc lui avons rendu.
Auxerre-Marseille était une affiche il y a vingt ans. Est-ce que les jeunes joueurs ont ça dans la tête ?
Un sur dix, peut-être. (Il réfléchit). Bien sûr, ils vont t’écouter quand tu parles d’un AJA-OM d’il y a vingt ans. Mais c’est l’instant présent qui les intéresse. Vois-tu, je leur donne raison sur cette idée – d’ailleurs grâce à la jeunesse, je vis le présent aussi. Mon père, quand j’avais vingt ans, me parlait de Kopa, de Fontaine. Je lui répondais «Mais Papa, qu’est-ce que tu me casses les **** avec tes joueurs ? Le ballon pesait une tonne, les crampons étaient en bois.