Il aura flotté un parfum d’œcuménisme et de grand-messe réconciliatrice ce lundi, sur la scène du théâtre du Châtelet : l’attaquant français du Real Madrid Karim Benzema (34 ans), ex-paria chez les Bleus entre 2016 et 2021, s’est vu remettre le 66e ballon d’or décerné par France Football, tenu par les joueurs eux-mêmes comme la plus haute distinction individuelle dans ce sport censément collectif qu’est le foot. Ils incluent parfois des bonus dans leurs contrats publicitaires en fonction de leur position au classement.
Benzema panthéonisé, cinquième ballon d’or français et même deuxième (après Zinédine Zidane) depuis 1998 : si son sacre ne faisait aucun doute depuis quelques mois et la victoire du Real Madrid en Ligue des champions, sa cinquième à titre personnel, le sens général est donc autrement particulier. Non pas la rédemption, quand bien même le joueur a été condamné par la justice dans l’affaire du chantage à la sextape dont a été victime son ancien coéquipier en équipe de France Mathieu Valbuena, mais le retour du fils prodigue, le tampon institutionnel sur celui qui, longtemps, n’avait que son talent et son p