En août, on avait le nez à la fenêtre du RC Lens durant sa préparation estivale au Touquet et on était tombé sur un objet indéfini, entre le spectacle de marionnettes et un tournage aéroporté. Il s’agissait d’un entraînement, et les drones volaient bas. Depuis le bord du terrain, le directeur de la performance du club et ex du Stade de Reims, Laurent Bessière, dirigeait une demi-douzaine d’adjoints au kit main libre : untel pose les plots pour l’exercice à venir, tel autre augmente l’intensité d’une série de courses en fractionné… Les mecs entraient et sortaient des ateliers sans un mot. La parole demeurait l’exclusive de Bessière pendant que l’entraîneur en chef, Franck Haise, observait la succession de saynètes en silence, à une trentaine de mètres de l’endroit où les joueurs suaient sang et eau.
On s’est fait expliquer ensuite que le but était de «compacter» la séance d’entraînement («On a besoin de vingt minutes quand il fallait une heure, les joueurs s’ennuient moins et travaillent en intensité»), tout cela transpirait un mélange d’excitation et de modernité. Et, grisé par le soleil estival et ces merveilleuses périodes d’avant-saison qui promettent tout ce qu’on veut bien leur prêter, on s’était imaginé l’étape suivante. Un futur où les joueurs disposeraient d’un ordinateur et d