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Libération
Chronique «Sociosports»

«L’équipe de foot d’Algérie, c’est aussi le reflet d’une histoire douloureuse de l’immigration»

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Sociosportsdossier
Développement des clubs à l’ère coloniale, migrations, joueurs à qui l’on reproche d’être ni «assez français» ni «assez algériens»... Dans son dernier ouvrage, l’historien Stanislas Frenkiel revient sur les relations entre la France et Algérie à travers l’histoire des footballeurs.
L'équipe de foot d'Algérie lors de la Coupe du monde 1982. (Wolfgang Weihs/DPA Picture-Alliance via AFP)
publié le 16 mai 2021 à 11h07

Presque vingt ans, jour pour jour, après l’envahissement du terrain par des supporteurs lors du match France-Algérie de 2001, les relations entre l’Algérie et la France – entre tensions diplomatiques et succès de l’équipe nationale algérienne composée de nombreux binationaux – restent tout aussi complexes et passionnelles. Ce passé commun se retrouve aussi dans le monde du sport, à travers les footballeurs immigrés. C’est sur ce thème que porte l’ouvrage le Football des immigrés : France-Algérie, l’histoire en partage (1), qui vient de paraître, de l’historien et maître de conférences à l’Université d’Artois Stanislas Frenkiel, dont les travaux nous permettent de mieux comprendre cette longue histoire à la fois pleine de joie et de douleur d’une élite sportive chargée d’espoir mais déchirée entre deux pays.

Quelles ont été les principales difficultés pour mener ce travail de recherche ?

J’ai véritablement rencontré des difficultés pour accéder aux archives, aussi bien en France qu’en Algérie. Par exemple, il a été compliqué de trouver de traces des réglementations en vigueur concernant la circulation des joueurs de l’Algérie vers la France. Et c’est au moyen de nombreux efforts de recherche que j’ai pu comprendre qu’avec la réforme sportive algérienne de 1977, d’inspiration socialiste, aucun joueur ne pouvait quitter le territoire avant se