Avant, c’était une blague. Une vanne récurrente entre copains supporteurs, une pointe d’autodérision toute brestoise, forgée dans les années de lose mais teintée de l’amour du blason. «Quand on était au fond du trou, on disait qu’un jour, on irait en coupe d’Europe», raconte «Pakito», ancien président des Ultras brestois entre 2007 et 2020, à l’époque où le club phare de la cité portuaire du Finistère louvoyait entre deuxième et première divisions. Et voilà que la plaisanterie devient réalité : à deux journées de la clôture du championnat de Ligue 1 et au terme d’une saison folle, le Stade brestois (SB29), pour l’heure troisième du classement, est assuré de finir au minimum cinquième. Et donc de disputer au moins la Ligue Europa, ou peut-être même la Ligue des champions.
A la surprise générale, même pour ses propres supporteurs, habitués à «une destinée qui nous voyait toujours rater les belles occasions», dit «Pak’», attablé dans un bar-tabac du quartier Saint-Marc. L’un de ces fervents restés dans la tempête, même après la liquidation et la relégation en amateur du Brest Armorique en 1991, au terme d’une décennie mythique. Une descente dont il fallut des années pour se relever. A l’image de cette ville détruite pendant la Seconde Guerre mondiale, où il a fallu tout rebâtir.
«Ça nous permet de toiser les gros»
«Pour nous, c’est une vengeance, le destin nous rend enfin ce que le club méritait. On assiste à quelque chose qui, normalement, ne devrait pas nous arriver. On n’est pas taillés p