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Ligue 1

Foot : après le caillassage des bus de l’OL à Marseille, les deux clubs annoncent vouloir porter plainte

Des projectiles ont ciblé le véhicule de l’équipe lyonnaise dimanche 29 octobre au soir, avant la rencontre face à l’OM. Fabio Grosso, le coach de Lyon, ainsi que son adjoint Raffaele Longo, ont été blessés dans l’attaque.
Le bus de l'équipe de Lyon à son arrivée au stade de Marseille, dimanche 29 octobre 2023. (Daniel Cole/AP)
publié le 29 octobre 2023 à 20h16
(mis à jour le 30 octobre 2023 à 8h18)

Des «images révoltantes», des plaintes de part et d’autre mais, selon toute vraisemblance, aucune sanction sportive. Le bus de l’équipe de l’Olympique lyonnais a été visé par des projectiles dimanche 29 octobre au soir avant le match contre l’Olympique de Marseille au Stade Vélodrome. Une demi-douzaine de bus transportant des supporters lyonnais ont aussi été attaqué et les vitres ont été abîmées, blessant plusieurs personnes à bord.

L’entraîneur lyonnais Fabio Grosso a été blessé ainsi que son adjoint Raffaele Longo. Sur des images du diffuseur Prime Video, l’entraîneur a été aperçu le visage en sang, puis avec un énorme bandage à la tête en sortant de l’infirmerie située dans les couloirs du stade Vélodrome. Selon La Provence, il a reçu douze points de suture «consécutifs à ses blessures à l’arcade sourcilière et à la paupière».

Un autre cliché diffusé sur le réseau social montre le bus avec plusieurs vitres complètement brisées du côté gauche du véhicule, au niveau du chauffeur ainsi que des joueurs et du staff.

Les organisateurs ont finalement décidé d’annuler la rencontre et de la reporter à une date ultérieure. «On a constaté l’avis de l’OL qui ne souhaitait pas que le match ait lieu», a déclaré en conférence de presse l’arbitre de la rencontre, François Letexier.

Selon le journal L’Equipe, la LFP devrait seulement fixer la date du match à rejouer et l’OM ne devrait pas écoper de sanction sportive. Les faits s’étant produits à l’extérieur du stade, les responsabilités incombent aux autorités chargées du maintien de l’ordre sur la voie publique.

La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a qualifié ces incidents «d’images révoltantes» et «inadmissibles» qui «nient les valeurs même du foot et du sport». «Je souhaite que l’enquête soit menée très rapidement, que les auteurs soient retrouvés et qu’ils soient sévèrement sanctionnés», a-t-elle déclaré.

Le président de Lyon, John Textor, s’est dit «très en colère», alors que le patron de l’Olympique de Marseille, Pablo Longoria, a condamné des actes «complètement inadmissibles» . Dans un communiqué, l’OL a annoncé son intention de «porter plainte ces prochains jours», confirmant que six cars de supporters avaient été pris pour cible. L’OM devrait faire de même.

Dans un message publié dans la nuit de dimanche à lundi, le président de la FIFA, Gianni Infantino, a affirmé qu’«il n’y a absolument pas de place pour la violence dans le football» en appelant les «autorités compétentes» à «veiller à ce que les mesures appropriées soient prises».

«Il n’y a pas d’autre sport qui malheureusement connaît cette violence»

La préfète de police de Marseille, Frédérique Camilleri, a dénoncé lors d’un point presse «une poignée d’inconscients, d’irresponsables qui ont gâché une fête du sport pour 65 000 personnes», alors que la venue des 600 supporters lyonnais au Vélodrome avait fait l’objet d’une préparation avec les groupes de supporters des deux équipes. «L’attaque du bus et des joueurs de l’OL est inacceptable. Soutien et rétablissement à leur entraîneur et son adjoint», a poursuivi le maire de Marseille Benoît Payan.

«Il n’y a pas d’autre sport qui malheureusement connaît cette violence», a déploré Gérald Darmanin ce lundi matin. «9 personnes ont été interpellées», alors que «5 policiers ont été blessés», a chiffré le ministre de l’Intérieur au micro de BFMTV /RFM. «500 policiers et gendarmes avaient été mobilisés» pour sécuriser le match a fait savoir le ministre de l’Intérieur ajoutant qu’«il n’y a pas eu de défaillance de la police» selon lui. «C’est au club de gérer ses supporters», a-t-il ajouté espérant «condamner durement ces personnes.»

Huit personnes en garde à vue, six Marseillais et deux Lyonnais

Selon France Info, 8 personnes ont été placées en garde à vue ce dimanche soir à Marseille. Le procureur de la République de la ville, Nicolas Bessone détaille que 6 Marseillais se trouvent parmi les interpellés. Certains ont été arrêtés pour leur implication dans le caillassage, «l’un d’eux avait beaucoup de fumigènes» précise-t-il. «Les autres sont deux Lyonnais interpellés pour des faits de rébellion contre les services de police», ajoute le représentant du Ministère Public.

Deux enquêtes ont été ouvertes. Une première pour les «violences avec arme en réunion», déclare le parquet, pour le caillassage du car où se trouvaient les joueurs et le staff lyonnais. La deuxième enquête concerne elle l’attaque de quatre cars de supporters, dont l’un a été très sévèrement touché. «L’état de ce véhicule laisse penser qu’il y a eu des blessés, mais personne ne s’est manifesté à ce stade», précise le procureur.

Mise à jour : lundi 30 octobre à 11 h 46, avec l’ajout de réactions et de chiffres sur les interpellations.