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Ligue des champions : le Paris-SG bien servi, l’OM se paye d’espérances

Coupe du monde 2022 au Qatardossier
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Difficile de faire des projections après le tirage au sort de la Ligue des champions, la compétition étant coupée en deux par le Mondial au Qatar. Reste que le club parisien ne fait pas une mauvaise opération et que le sort laisse les Marseillais y croire encore un peu.
Kylian Mbappé lors d'un match contre l'AS Monaco le 12 décembre au Parc des princes. (Matthieu Mirville/Dppi. AFP)
publié le 25 août 2022 à 19h38

Une Ligue des champions en mode blitz, six matchs en neuf semaines (au lieu de treize ou quatorze) avec une fenêtre dévolue aux sélections programmée à peine les clubs entrés en lice. Un premier tour de poule sans véritable futur ou projections possibles, la Coupe du monde qatarie (20 novembre-18 décembre) coupant la compétition en deux et imposant, selon l’entraîneur auxerrois Jean-Marc Furlan, deux saisons en une… Alors que les internationaux concernés s’égaieront dans les stades qataris climatisés à la fin de l’automne, les autres reprendront tout à zéro : préparation physique, stage d’oxygénation en altitude, travail tactique, etc.

Ainsi, le tour initial de la Ligue des champions dont le tirage au sort s’est déroulé ce jeudi à Istanbul devra être pris au pied de la lettre : un dégraissage d’une équipe sur deux, ni plus ni moins. Avant le grand reset qatari, le retour dans leur club des joueurs concernés par le Mondial que l’on imagine mentalement et physiquement vidés courant décembre, une réinitialisation à mi-parcours d’une compétition européenne reconfigurée par un interlude inédit de près de trois mois.

Confort maximum

L’idée était donc de bénéficier d’un confort maximum d’ici novembre. En tirant la Juventus de Turin dans le chapeau 2, le Paris-SG ne fait pas une mauvaise opération : le club piémontais est en souffrance depuis deux saisons qu’il lâche le titre de champion d’Italie aux clubs milanais et quelques grands prédateurs (Liverpool, FC Chelsea, Atlético Madrid voire le FC Barcelone ou le RB Leipzig) traînaient par là. Quoi qu’il en fut, une équipe parisienne affichant une différence de but de +14 après trois matchs de Ligue 1 n’avait aucune raison de craindre qui que ce soit, les champions de France en titre ayant de surcroît toujours franchi le tour de poule de la Ligue des champions depuis l’arrivée de Qatar Sports Investments dans le capital du club en 2011. Pour autant, le Benfica Lisbonne n’est pas un cadeau : si les deux Ligues des champions commencent à remonter (1961, 1962), le club portugais, quart de finaliste l’an passé, a pris l’habitude de présenter une équipe dure, difficile à bouger tactiquement ou physiquement, sans faiblesses.

Pour conclure, le PSG se croisera en quelque sorte lui-même ou plutôt il croisera sa propre histoire avec le Maccabi Haïfa, souvenir cuisant de son autre vie, quand le Qatar ne l’avait pas mis hors de portée des avanies : le club israélien l’avait sorti en 1998 en 16e de finale de la Coupe des Coupes sur un but contre son camp au bout du match retour (2-3, 1-1 à l’aller au Parc).

Petite perspective

Deuxième et dernier club français engagé puisque l’AS Monaco a sauté dès le tour préliminaire, l’Olympique de Marseille arrive sur la compétition lesté de quelques casseroles. Onze défaites lors des douze derniers matchs disputés à ce stade. Mais ce n’est pas tout : le président phocéen Pablo Longoria ayant eu l’idée bizarre de complètement désosser l’équipe qui avait bouclé l’exercice 2021-2022 à la deuxième place de la Ligue 1, la formation marseillaise a déjà vu arriver onze nouveaux joueurs (à une semaine de la fin du mercato, il reste de la marge) qui lui donne un air de sélection, avec des affinités techniques à créer de toutes pièces en un temps terriblement court. Mais c’est comme si le sort s’était ingénié à leur laisser une petite perspective : l’Eintracht Francfort va mal depuis le début de saison, le Sporting Clube du Portugal s’annonce compliqué à manœuvrer mais il y avait bien pire (Inter Milan, Benfica, RB Salzbourg, Borussia Dortmund) et Tottenham n’est ni Liverpool, ni Chelsea, même si la marche est haute quand même. L’OM vivra d’espoirs, au moins un temps. Quand on a un propriétaire (l’Américain Frank McCourt) qui a coupé les vivres ou presque, c’est déjà ça.