Pour un retour, c’est un retour. Après un premier nul probant arraché sur la pelouse du FC Séville (1-1) lors de la première journée de C1, il y a deux semaines, les Lensois de Franck Haise continuent d’écrire la belle histoire de leur come-back en Ligue des champions, vingt-et-un ans après leur dernière apparition.
Contre toute attente mardi 3 octobre, ces Lensois-là sont venus à bout d’Arsenal (2-1), invaincu en dix rencontres cette saison, favori de la poule B et parmi les prétendants à la victoire finale, dans un Stade Bollaert en ébullition. Avec 4 points en deux rencontres, ils sont dans une position idéale, en tête de leur groupe, avant la réception du PSV Eindhoven.
«Vous m’auriez dit ça quatre ans avant, quand on affrontait des équipes de Ligue 2, sans leur manquer de respect, je vous aurais dit : «C’est pas possible.» C’est un rêve éveillé», a soufflé Jonathan Gradit dans la foulée du match, conscient de l’ascension formidable de son club.
Portrait
Dès le début de la rencontre, passés les frissons nés de l’hymne de la Ligue des champions, les joueurs de Franck Haise se sont portés à l’attaque, passant tout près d’ouvrir le score par Kevin Danso, auteur d’un enchaînement contrôle-frappe près du but digne d’un attaquant (5e).
Mais comme à Séville, Lens a concédé le premier but venant d’un rien, ou presque, de ce genre d’erreurs à éviter absolument au plus haut niveau. Une passe trop molle d’Adrien Thomasson a permis à Bukayo Saka de lancer en première intention Gabriel Jesus, bien plus rapide que Kevin Danso et suffisamment précis pour tromper Brice Samba lors de la première occasion d’Arsenal (14e).
Avant la rencontre, l’entraîneur artésien anticipait : «J’espère qu’on aura des temps de maîtrise parce que ça fait partie de nos principes, mais en tout cas, le combat n’est pas à gagner sur la possession.» Mais il l’était sur le plan de l’intensité, des ressources mentales et de l’abnégation. C’est en usant de ces trois qualités que les joueurs de l’Artois sont parvenus à égaliser, par le fautif Thomasson (25e), d’une belle frappe enroulée.
Pressing étouffant
Reprenant alors le fil du match, les Lensois n’ont pas laissé beaucoup d’occasions aux joueurs de Mikel Arteta et ont continué à presser intensément. En deuxième période, ils ont porté le coup de grâce par l’inévitable Wahi, en pleine forme après des débuts timides. Recruté 35 millions d’euros au total pour ce genre de soirée, l’ancien Montpelliérain a repris un centre idéal de Frankowski d’une reprise croisée limpide (69e).
Franck Haise a serré le poing, et Bollaert est entré en fusion. «Cela fera partie des matches marquants de la période que je suis en train de vivre, et que je vais continuer à vivre avec le RC Lens», a avoué après la rencontre celui qui a été élu meilleur entraîneur de Ligue 1 la saison dernière.
Si Lens commence à rêver des huitièmes de finale de Ligue des Champions, le capitaine lensois, Brice Sama, a tempéré après la rencontre : «On est toujours le Petit Poucet, laissez-nous où on est. Ça ne fait que deux matches, il reste encore quatre matches, le chemin est tellement long.»