A 70 ans, elle fait peau neuve. La Ligue des champions, dont la nouvelle édition a débuté ce mardi 17 septembre, entre dans une nouvelle ère en cette saison 2024-2025. La compétition qui rassemble les meilleurs clubs d’Europe appliquera désormais la réorganisation définie en mai 2022 par le comité exécutif de son instance organisatrice, l’UEFA. Davantage d’équipes, une seule poule, un tirage au sort en partie automatisé… On vous explique les conséquences de cette réforme sans équivalent depuis deux décennies.

De quoi secouer les habitués. Exit les traditionnels huit groupes de quatre équipes, un format qui avait cours depuis la saison 1999-2000. L’année dernière encore, les 32 équipes qualifiées d’office ou après les tours préliminaires se répartissaient dans ces poules, jouaient chacune trois matchs aller et trois matchs retour contre les mêmes équipes, puis les deux premières équipes de chaque groupe avançaient en huitièmes de finale pour des matchs à élimination directe. Le troisième était quant à lui renversé dans le tableau final de la Ligue Europa, la petite coupe d’Europe.

Désormais, la C1 passe à 36 clubs, chacun disputant d’abord huit matchs d’un mini-championnat nommé «phase de ligue», qui durera du 17 septembre au 29 janvier. Comme l’explique l’UEFA sur son site, les équipes «n’affronteront plus deux fois trois adversaires – à domicile et à l’extérieur – mais huit équipes différentes, disputant la moitié de ces matches à domicile et l’autre à l’extérieur.» L’objectif : «Permettre à tous les clubs de disputer davantage de matches compétitifs»… et aussi d’attirer plus de téléspectateurs en multipliant les affiches prestigieuses, au bénéfice des gros clubs, assurés de revenus de billetterie plus élevés.

Pour déterminer quels clubs s’affronteront lors de cette première phase, l’UEFA tirera les adversaires au sort parmi 4 chapeaux, et chaque équipe affrontera deux clubs de chaque chapeau, soit huit équipes différentes. En fonction de leurs résultats au cours de ces huit matchs, les 36 clubs seront classés dans un unique tableau, ce qui, selon l’UEFA, doit produire «plus d’enjeux jusqu’à la dernière soirée.»

Les huit premières équipes du tableau seront ensuite directement qualifiées pour les huitièmes de finale… Tandis que les clubs classés entre la 9e et la 16e place joueront deux matchs de barrages contre ceux entre la 17e et la 24e place, «avec l’avantage du terrain lors du match retour.» Des duels qui doivent offrir plus d’incertitudes sur la composition du tableau final. Les huit équipes éliminées au cours des barrages seront reversées par la suite à l’échelon inférieur, en Ligue Europa.

Une fois les seize équipes qualifiées, la compétition reprendra comme à son habitude, avec des doubles confrontations aller-retour à élimination directe, jusqu’à la finale, organisée cette année le 31 mai 2025 à Munich.

Le nombre total de matchs de Ligue des champions par an passe donc de 125 l’année passée, à 189 désormais. De quoi augmenter les distributions de droits TV, au risque d’atteindre la santé des sportifs. Ainsi, un club qui terminerait premier du mini-championnat et qui progresserait ensuite jusqu’à la finale jouerait au total 15 rencontres en C1.

Mais si jamais ce même club se classait 10e et devait donc passer par les barrages avant de se hisser en finale, il aurait disputé 17 matchs. Soit au moins 360 minutes de plus, pour le même parcours, que lors des éditions précédentes, où il aurait joué 13 matches… Alors même que les cadences infernales des compétitions sont critiquées depuis plusieurs années par différents acteurs du foot, dont des joueurs exténués en fin de saison, et qui craignent la multiplication des blessures.

Pour la cérémonie de ce jeudi, l’UEFA a aussi refondé sa procédure de tirage au sort, critiquée ces dernières années. D’abord, une boule sur laquelle sera inscrit le nom d’un club sera sélectionnée manuellement dans l’un des quatre saladiers disposés sur la scène. Puis un logiciel, développé par le spécialiste des données sportives AE Live, déterminera en direct les huit adversaires de chaque club tiré. Deux critères sont à respecter : pas d’affrontement entre clubs d’un même pays, et pas plus de deux équipes d’une même ligue nationale comme adversaires.

Cette automatisation est forcée par la complexité d’un tel tirage, qui durerait trois heures s’il devait être effectué intégralement à la main. L’UEFA promet un processus «intègre», malgré l’automatisation. «L’UEFA n’est jamais intervenue dans l’élaboration des codes par AE Live», a juré mercredi 28 août le vice-secrétaire général de l’instance, Giorgio Marchetti.

La C1 n’est pas la seule à connaître sa révolution. La Ligue Europa (C3) et la Ligue Conference (C4) sont elles aussi concernées par des changements similaires. Les deux compétitions passeront à 36 équipes, et un mini-championnat chacun. Selon l’UEFA, chaque club qualifié en C3 jouera «huit matches» contre «huit adversaires différents en phase de ligue», tandis qu’en C4, ce sera «six matches et donc six adversaires différents en phase de ligue».

L’UEFA précise qu’en Ligue des champions, «tous les matches avant la finale continueront à être joués en milieu de semaine», les mardis et mercredis, «tandis que la finale continuera à se dérouler un samedi.» Pour ce qui est des matches de Ligue Europa et de Ligue Conference, ils seront toujours disputés les jeudis.

Comme pour la Ligue des champions, les matches de la phase de ligue de Ligue Europa se dérouleront entre septembre et janvier, alors que les matches de la Ligue Conference «se joueront entre septembre et décembre.» Par ailleurs, «chacune des trois compétitions de clubs de l’UEFA aura une semaine de matches exclusive, les deux autres compétitions n’étant pas programmées lors de cette semaine.» Ainsi, lors de sa semaine exclusive, la Ligue des champions se jouera le mardi, le mercredi et le jeudi, la Ligue Europa le mercredi et le jeudi, et la Ligue Conference le jeudi.

Mise à jour mardi 17 septembre, jour de reprise de la Ligue des champions.