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Ligue des champions: pour le PSG face au Barça, la pièce est tombée du mauvais côté

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Le Paris-SG s’est incliné face au FC Barcelone (2-3) ce mercredi au Parc des Princes en quart de finale aller de Ligue des champions. Si le résultat est pour les Catalans, l’issue de ce match sur le fil aurait pu basculer en faveur des coéquipiers de Mbappé.
Kylian Mbappé et Joao Cancelo au Parc des Princes le 10 avril 2024. (Franck Fife /AFP)
publié le 10 avril 2024 à 23h14

Voilà ce que montrent les derniers tours de Ligue des champions désormais. Des retournements de situations, de l’éclat partout, des gestes dont on aurait fait jadis des événements mais qui inondent les parties par wagons entiers, une force mentale qui permet aux joueurs de revenir encore plus vite qu’ils ont disparu… Plus personne pour casser le jeu, faire tourner l’horloge ; des parties à tombeaux ouverts, plein gaz sur les périphériques extérieurs. Battu au Parc (2-3) par le FC Barcelone au terme d’une partie magnifique ce mercredi soir, le Paris-SG aurait tout aussi bien pu l’emporter mais un truc peut les chiffonner quand même : le nombre de tirs de Kylian Mbappé entre la 12e minute et la 88e, soit zéro ; et le match médiocre du gardien italien du PSG Gianluigi Donnarumma, pourtant leur joueur le plus fiable depuis des mois.

Le début de match étant équilibré, il a fallu sortir la loupe : une capacité supérieure des locaux à mettre leurs joueurs de côté (Nuno Mendes, Dembélé, Mbappé) en un contre un face aux défenseurs adverses, promis à souffrir compte tenu de la qualité individuelle exceptionnelle des flèches parisiennes. Il fallait comprendre que les transmissions côté PSG étaient plus vives, plus rapides. Une sortie ratée du portier des champions de France Gianluigi Donnarumma a contraint Nuno Mendes à sortir un ballon brûlant devant sa ligne de but (20e) mais le sens du match est fragile, chaque ballon de contre déclenchant une agressivité défensive du diable (carton jaune pour le Catalan Sergio Roberto, 33e) tant les risques de laisser des espaces sont grands.

Les Catalans en exploiteront un les premiers. Au commencement fut une ondulation déclenchée dès le rond central par l’avant-centre polonais Robert Lewandowski : son timing de passe et sa finesse technique isolent le jeune (16 ans) ailier droit Lamine Yamal qui, au lieu d’agresser son défenseur balle au pied comme Dembélé et Mbappé n’en finissent plus de le faire, centre devant son adversaire. Donnarumma a la vue qui se brouille et Raphinha, l’ancien Rennais (hé ! oui), met son équipe aux commandes (0-1, 37e).

Un prêté pour un rendu

Les visiteurs mènent aux citrons, Luis Enrique sort Asensio (pour Bradley Barcola) et si rien n’est grave à ce stade, les joueurs parisiens sont au pied du mur. Celui qui va l’abattre était moins susceptible de le faire que pas mal d’autres : Dembélé, un but en huit mois et demi sous le maillot parisien avant mercredi, enchaîne une feinte de frappe du droit avant une praline du gauche (1-1, 48e). L’attaquant international du Paris-SG frappe indifféremment des deux pieds, normal que l’on s’y soit trompé.

Deux minutes plus tard, Barcola ouvre les grands boulevards côté droit et Vitinha met le Paris-SG devant (2-1, 51e) dans un Parc des Princes qui tremble sur ses bases. En vérité, tout cela n’a pas grand sens. Merveilleusement lancé par Pedri, ex-petite merveille du foot espagnol martyrisé par les blessures depuis trois ans, Raphinha remet son équipe à hauteur d’une reprise de volée (2-2, 63e) et la partie en est rendu non pas aux grands équilibres, à la conquête de la possession du ballon ou à une détermination supérieure dans l’impact, mais à un exploit personnel d’un joueur catalan ou parisien. Ainsi, une passe superbe (légèrement rétro) de Vitinha ouvre le but à Barcola, lequel voit Araujo sortir sa frappe (70e) d’un tacle à décorner un buffle – un prêté pour un rendu, un geste pour un autre.

Et tout le monde sur un fil, au-dessus du vide. Les Parisiens vont y tomber : un corner tiré depuis la gauche et Donnarumma, décidément en petite forme, voit le défenseur danois Andres Christensen piquer sa tête dans les 5,50 mètres (2-3, 77e). La pièce aurait pu tomber de l’autre côté, le Barça a quand même montré qu’il avait son rond de serviette à un niveau (les quarts de Ligue des champions) qu’il n’avait plus visité depuis quatre ans mais au fond, qui en doutait ? Match retour le 16 avril en Espagne, à Montjuich.