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Liste de Didier Deschamps à l’Euro 2024 : N’Golo Kanté en vétéran surprise d’une équipe entrée en jeunes

Euro de Football 2024dossier
Le sélectionneur de l’équipe de France de football a dévoilé ce jeudi 16 mai au soir sa liste des joueurs appelés à disputer le prochain Euro, du 14 juin au 14 juillet en Allemagne.
Didier Deschamps à la veille du match amical contre le Chili au stade Vélodrome de Marseille, le 25 mars. (Franck Fife /AFP)
publié le 16 mai 2024 à 21h03

Une tradition française. Alors que nos voisins rivalisent d’imagination, d’astuce ou encore de sobriété pour annoncer la liste des sélectionnés pour les compétitions internationales, le sélectionneur Didier Deschamps a sacrifié ce jeudi 16 mai au rite du bon vieux JT de TF1, diffuseur des matchs des Bleus, pour annoncer les vingt-cinq partants pour le championnat d’Europe allemand, du 14 juin au 14 juillet. Un exercice compassé, vieillot, que Deschamps aura pourtant expédié avec entrain, insistant à raison sur «la jeunesse de [son] groupe» et le fait que huit des dix premières sélections au classement Fifa sont européennes, donc belles et bien présentes lors de la compétition à venir.

La vraie deadline, imposé par les règlements, est le 7 juin au soir : des changements seront possibles, pour ne pas dire inévitables compte tenu des blessures à venir. Le premier tour des Bleus est coton : Autriche, Pays-Bas et Pologne, dans cet ordre. Le Luxembourg et le Canada, en amical les 5 et 9 juin, permettront aux Bleus de se caler avant la compétition. Revue d’effectif.

Gardiens. Mike Maignan (Milan AC), Brice Samba (Lens), Alphonse Areola (West Ham).

Troisième phase finale pour Areola après 2018 et 2022 : il n’avait pas joué une minute, ne jouera pas plus en Allemagne et ne s’en formalisera pas, condition sine qua non de sa présence dans le groupe. La chasuble fluo des entraînements, les plots que l’on déplace, l’entrain social… un agent de la Direction départementale des Territoires (l’ex-DDE) plutôt qu’un gardien de but.

Défenseurs. Jonathan Clauss (Olympique de Marseille), Jules Koundé (FC Barcelone), William Saliba (Arsenal), Benjamin Pavard (Inter Milan), Dayot Upamecano (Bayern Munich), Ibrahima Konaté (Liverpool), Théo Hernandez (Milan AC), Ferland Mendy (Real Madrid).

Où l’on retrouve Ferland Mendy, neuf sélections seulement à 28 ans alors qu’il plastronne dans le meilleur club de la planète. Et boudé par le sélectionneur depuis septembre 2022 et un naufrage collectif au Danemark (0-2) qui aurait tout aussi bien pu en emporter d’autres, Eduardo Camavinga par exemple. Quelque chose n’a pas plu à Deschamps, il faut sans doute aller chercher ce quelque chose ailleurs que sur le terrain (l’attitude par exemple) mais voilà : Lucas Hernandez s’est encore blessé et les alternatives au poste d’arrière gauche sont rares, ce qui pousse mécaniquement Mendy dans le groupe pour seconder l’autre Hernandez, Théo.

Qualifié de «meilleur arrière gauche du monde quand tout va bien» par son entraîneur au Real Carlo Ancelotti, assez mystérieux sur ce coup-là, Mendy est un joueur dur, résistant, plus fort défensivement que ses concurrents au poste en sélection. Le genre de beauté qu’affectionne Deschamps. A charge pour le Madrilène de prendre la nouvelle chance qui lui est offerte.

Milieux. Warren Zaïre-Emery (Paris-SG), Aurélien Tchouaméni et Eduardo Camavinga (Real Madrid), Adrien Rabiot (Juventus de Turin), Youssouf Fofana (Monaco), N’Golo Kanté (Al Ittihad).

Et revoilà Kanté (33 ans), en exil doré dans le championnat saoudien et qui a disparu des rangs tricolores depuis deux ans. «Je peux comprendre que les supporteurs des Bleus soient étonnés parce qu’ils n’ont pas suivi de près le parcours de Kanté, a précisé Deschamps. Il avait subi une grave blessure durant l’automne 2022, sinon il partait au Mondial qatari. De par son expérience, ses capacités athlétiques retrouvées, il devait être avec nous. Je n’ai pas de doute sur ce qui faisait sa force, son expérience dans le jeu et sa qualité.» Par le passé, le sélectionneur n’avait pas caché un certain scepticisme sur le niveau des joueurs exilés au Moyen-Orient ou aux Etats-Unis : le retour de Kanté est donc un précédent. Pas impossible que la jeunesse objective de l’équipe explique cette prise de risque.

Attaquants. Olivier Giroud (Milan AC), Kylian Mbappé, Randal Kolo Muani, Ousmane Dembélé et Bradley Barcola (PSG), Kingsley Coman (Bayern Munich), Antoine Griezmann (Atlético Madrid), Marcus Thuram (Inter Milan).

Barcola n’avait sans doute plus besoin de convaincre le sélectionneur depuis quelques semaines. Mais quand même. Le match XXL (but, passe décisive, un adversaire expulsé pour une faute sur lui) de l’attaquant parisien mercredi à Nice (2-1), lors d’une rencontre désertée par Dembélé et Mbappé censément préservés, en a beaucoup dit sur le natif de Villeurbanne : se sachant sous pression à vingt-quatre heure du verdict, Barcola n’en a rien laissé paraître, jouant comme s’il était descendu faire un foot avec les copains en bas de chez lui et tordant les défenseurs niçois sur tous les ballons. Il y a quelques mois, Deschamps l’avait invité par voie de presse à «améliorer le contenu de ses matchs», c’est-à-dire à être plus agressif avec le ballon et surtout plus actif, plus constant. Peu en vue lors des défaites (0-1 deux fois) du Paris-SG en demi-finale de Ligue des champions, Barcola n’en était pas moins difficile à écarter dans une liste de vingt-cinq : le fait d’être titulaire au PSG à 21 ans le rend difficilement contournable.