Un sportif de haut niveau est sur une ligne de crête. Elle sépare l’homme, son éducation ou sa personnalité, du joueur et de ses aptitudes motrices ou techniques. Les séparer n’a aucun sens : le caractère nourrit en continu le joueur qui, en grandissant sportivement, façonne sa personnalité au fil des opportunités professionnelles et des situations qui se présentent. Alors que Le Havre AC se déplace à Brest dimanche pour le compte de la 7e journée de Ligue 1, deux joueurs du club normand, le défenseur latéral Loïc Nego et l’attaquant Antoine Joujou, se sont prêtés à un exercice difficile : évoquer cette ligne de crête, c’est-à-dire les moments où la personnalité et la réflexion viennent au secours du joueur. Le profil des deux hommes est bien différent. Nego (33 ans) a déjà bourlingué en Europe, jusqu’à devenir international hongrois alors que Joujou (21 ans), qui évoluera la saison prochaine dans le Calcio italien, a sa carrière devant lui.
Comment appréhendez-vous les quelques heures qui suivent une défaite ?
Loïc Nego : Je rentre souvent seul. Quand j’arrive chez moi, la famille est déjà couchée. Et là, je regarde le match à froid. En sortant du match, tu sais déjà si tu as été bon ou non mais… en fait, quand on perd, on n’est jamais bon (sourire). Je revois surtout les moments clefs, pourquoi j’ai mis le ballon dans tel angle, pourquoi je ne l’ai pas lâché plus tôt… Je mets le positif de côté. Je me concentre sur ce que j’ai mal fait. Parfois, ce qui t