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Lutte contre l’homophobie : le football est incapable de supporter autre chose que lui-même

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Ligue 1dossier
Plusieurs joueurs se sont fait porter pâle lors de la dernière journée de championnat ce dimanche 19 mai, dédiée au combat contre l’homophobie. Une habitude dans le milieu du foot. Pourtant cette année, la ligue a opté pour un logo discret noir, sans arc-en-ciel, sur une manche des maillots.
L'attaquant du FC Nantes Mostafa Mohamed, lors d'un match face au RC Lens à la Beaujoire, le 3 février 2024. (Loic Venance/AFP)
publié le 19 mai 2024 à 17h35

On finira bien par y voir une œuvre à sketchs, un cauchemar à épisodes, la patiente construction d’un fiasco minutieusement réglé par les instances du football professionnel français. Deux jours après la journée mondiale de lutte conte l’homophobie, la Ligue 1, qui tire le rideau sur la saison 2023-2024 ce dimanche 19 mai, organise une journée dédiée au combat contre ce fléau. Plus discrètement que l’année passée : le flocage arc-en-ciel (le numéro du joueur) disparaît pour laisser la place à un logo noir situé sur la manche du maillot, le patch de la Ligue 1 (et Ligue 2 vendredi) qui récupère l’arc-en-ciel tout comme les drapeaux situés sur les poteaux de corners et un protocole d’avant-match où le mot «homophobie» est barré en rouge.

«Aucun rapport avec la cause LGBT»

Une concession, puisqu’il faut bien le voir ainsi, aux «incidents» de ces dernières saisons, certains joueurs se faisant porter pâle sous les motifs les plus divers – les gastro-entérites des ex-Parisiens Abdou Diallo et Idrissa Gueye resteront fameuses – ce week-end-là. Le logo noir est pervers : il consiste à flouter les limites entre homophobie et racisme, c’est-à-dire faire passer la pilule du premier sous couvert d’une lutte contre le racisme autrement consensuelle dans les vestiaires de Ligue 1. «La disparition du flocage arc-en-ciel donne ra