«Mikel [Arteta] est un très bon ami. Mais, je ne suis pas du tout d’accord avec lui.» Il était minuit passé dans la nuit du mercredi 7 au jeudi 8 mai, quand les reporters présents ont vu débarquer dans l’amphithéâtre du Parc des princes un Luis Enrique victorieux, froid comme une lame et un peu menteur : le coach du Paris-Saint-Germain n’a pas d’ami dans le football. Pas plus l’entraîneur d’Arsenal qu’un autre. Ça fait sans doute le prix de l’Asturien : droit, dogmatique, manipulateur en rien et vingt-cinq ans de psychanalyse au compteur, un domaine sur lequel il essaie d’ouvrir les joueurs qui passent entre ses mains.
Arteta venait d’expliquer qu’Arsenal, battu deux fois (2-1 mercredi, 1-0 à Londres une semaine plus tôt) en demi-finale de Ligue des champions par Marquinhos et consorts, avait été «meilleur mais malchanceux». Renvoyant aux mérites considérables du gardien parisien Gianluigi Donnarumma, aussi décisif que lors des deux tours précédents. Déloyal envers son propre gardien David Raya, qui a tout de même sorti un penalty, mais quelques statistiques viennent à la rescousse du coach londonien : plus d’attaques (61 à 26), plus de kilomètres parcourus (118 à 115), plus de frappes au but (19 à 11). Pour autant, Luis Enrique a raison. Ça n’a pas fait un pli. Les Gunners ont donné l’impression de couper les gaz passé la demi-heure de jeu, laissant un public parisien chauffé à blanc s’inviter dans la partie.
Qu’est-ce qui a basculé ?
Ce club distant, à bien des égards coupé du substrat