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Libération
Le Mondial vu d'ailleurs (4/6)

Mondial 2022 : en Tunisie, «les jeunes parlent davantage d’aller vivre dans le Golfe qu’à Paris»

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Coupe du monde 2022 au Qatardossier
Comment les autres pays du monde perçoivent-ils la Coupe du monde de foot au Qatar ? Fait-il débat comme en Europe, et les appels au boycott y sont-ils aussi virulents ? Réponse avec les correspondantes de «Libé» au Mexique, Sénégal, Tunisie, Japon, Etats-Unis, et Brésil.
Supporteurs tunisiens le 22 novembre pendant le match Tunisie-Danemark. (Hassene Dridi/AP)
publié le 26 novembre 2022 à 6h08

H-1 avant l’entrée en lice de la Tunisie à la Coupe du monde contre le Danemark, le 22 novembre : sur l’avenue de l’Indépendance dans le quartier de Denden à l’ouest de Tunis, l’embouteillage s’annonce long et tendu, surtout que la pluie s’en mêle. Beaucoup de travailleurs ont eu la même idée : quitter leur poste à la mi-journée pour ne pas rater la rencontre qui commence à 14 heures. Les voitures tentent de créer une deuxième voie, là où l’espace est à peine suffisant avec le tramway qui sépare l’avenue. Les deux-roues envahissent les trottoirs. En temps normal, les froissements de tôles et les invectives fuseraient. Pas ici.

Des klaxons reprennent en chœur un refrain qui, en ces circonstances, paraît irréel : «Tut-Tut, Tut-Tut-Tut.» Ce rythme accompagne généralement les mariages. Trois heures plus tard, au coup de sifflet final, la belle ambiance se prolonge. Dans un stade acquis à leur cause, les Aigles de Carthage ont fait jeu égal avec les favoris danois (0-0). «C’est notre meilleur match depuis trois ans. On a été solides. Si on bat les Australiens [ce samedi à 11 heures, ndlr], on peut envisager une qualification en huitièmes de finale. Ça serait historique», détaille Firas Kéfi, journaliste sportif.

Les pays du Golfe, un Graal

«Boycott», «Mondial de la honte», etc., les Tunisiens laissent ces qualificatifs à leurs voisins du nord de la Méditerranée : «Pour le boycott, les Qatariens estiment qu’il trahit de la part de certains pays européens du racisme et le refus qu