Des couronnes de laurier pour l’empereur du football. Peu après l’officialisation de la mort de Franz Beckenbauer ce lundi 8 janvier, les hommages ont afflué du monde du ballon rond, et bien au-delà. Aucun d’entre eux ou presque n’omet d’accoler le surnom «Kaiser», forme de reconnaissance suprême pour celui que nombre d’observateurs considèrent comme l’un des «plus grands défenseurs» du football moderne.
Digne successeur du double Ballon d’or sur le banc de la Mannschaft, l’actuel sélectionneur allemand Julian Nagelsmann reconnaît en Beckenbauer «le meilleur footballeur de l’histoire de l’Allemagne», insistant sur «son interprétation du rôle de libéro» qui a «changé le jeu». «Ce rôle et son amitié avec le ballon ont fait de lui un homme libre. En tant que footballeur et entraîneur, il était sublime, il était au-dessus de tout.» Autre ex-gloire du foot Outre-rhin, reconverti directeur sportif de la Mannschaft, Rudi Voller pleure un «grand ami» : «Je suis infiniment triste, la nouvelle de son décès m’affecte beaucoup. Je considère que c’est l’un des grands privilèges de ma vie d’avoir connu et vécu avec Franz Beckenbauer», affirme l’ex-attaquant.
Die Welt des FC Bayern ist nicht mehr die, die sie mal war – plötzlich dunkler, stiller, ärmer: Der deutsche Rekordmeister trauert um Franz Beckenbauer, den einzigartigen „Kaiser“, ohne den der FC Bayern niemals zu dem Verein geworden wäre, der er heute ist.
— FC Bayern München (@FCBayern) January 8, 2024
Ruhe in Frieden.
Son club du Bayern Munich, avec qui il a tout gagné et dont il fut l’un des dirigeants emblématiques, s’est lui aussi joint au concert de sanglots : «Le monde du FC Bayern n’est plus ce qu’il était : soudain plus sombre, plus calme, plus pauvre. Le club pleure le décès de Franz Beckenbauer, l’unique ‘‘Kaiser’’, sans qui le FC Bayern ne serait jamais devenu le club qu’il est aujourd’hui», a publié le club dans un communiqué.
Signe que l’aura du joueur dépasse le simple cadre national, plusieurs autres grosses écuries du foot mondial comme le Real Madrid ou le FC Barcelone ont eux aussi publié leur communiqué à la gloire du Bavarois. Le foot français a lui aussi multiplié les révérences. Ancien adversaire de l’Allemand au crépuscule de sa carrière de joueur, Michel Platini le définit sur RMC comme «un créateur, un organisateur mais derrière. Cela a été le premier joueur qui de derrière faisait des passes de 40 mètres. Il savait marquer des buts, il a créé le défenseur offensif», estime Platoche.
«C’était la classe, c’était le talent», loue de son côté l’ex-arrière gauche Eric Di Meco, qui a eu Beckenbauer comme entraîneur à Marseille lors de l’exercice 1990-1991. «Bonjour, Empereur ! Reposez en paix !», se contente Franck Ribéry, lui-même ancienne gloire du Bayern Munich, quand Luis Fernandez, qui a «grandi avec lui et Cruyff comme exemple», déplore une «immense perte pour le football». Outre-manche, la légende anglaise Gary Lineker regrette «l’un des plus grands de notre sport […] le plus beau des footballeurs, gagnant tout avec grâce et charme».
«Le défenseur le plus «classe» de l’histoire»
Au-delà des terrains, les hommages à l’attention du «Kapitän» de la RFA se multiplient. En Allemagne, où l’onde de choc est considérable, le chancelier allemand Olaf Scholz a eu un mot pour le «champion du monde en tant que joueur et entraîneur […] l’un des plus grands footballeurs d’Allemagne», l’un des plus grands sportifs de l’histoire du pays qui «a inspiré l’enthousiasme pour le football allemand pendant des générations».
La classe politique française, pourtant bousculée par la démission d’Elisabeth Borne presque au même moment, a aussi eu des mots pour la légende du ballon rond. «Avec Franz Beckenbauer, c’est un géant du football qui nous quitte. Un style. Un palmarès. Un symbole. Celui d’une certaine ère du football ouest-allemand, qu’en tant que supporter français, on a forcément détesté, mais que l’on a, au fond, toujours admiré», salue ainsi l’élu insoumis Bastien Lachaud. «Attaquant, milieu puis défenseur et plus exactement : libéro. Franz Beckenbauer était le football, à tout le moins il en était son ‘‘Kaiser’’», renchérit son homologue de Renaissance, Sacha Houlié. La ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra, plébiscite l’héritage laissé par le footballeur : «Le ‘‘Kaiser’’, c’était lui. La culture de la gagne, c’était lui. Le défenseur le plus ‘‘classe’’ de l’histoire, c’était lui.»