Un président dans la tourmente. Sous pression après ses propos polémiques sur Zinédine Zidane et surtout des accusations d’agressions sexuelles, Noël Le Graët s’est expliqué ce mercredi matin lors d’un comité exécutif (Comex) de la Fédération française de football. A l’issue de cette entrevue, l’instance a décidé de la mise en retrait du dirigeant breton de la présidence de la «3F» jusqu’à la publication du rapport d’audit à la fin du mois de janvier. Florence Hardouin, la directrice générale de l’instance, en poste depuis 2013, a quant à elle été suspendue de ses fonctions à titre conservatoire. Comme le veulent les statuts de la FFF, c’est le vice-président délégué Philippe Diallo qui va assurer l’intérim sur ce laps de temps.
Le Graët avait lui-même convoqué cette réunion pour se défendre face aux critiques et prendre le pouls de sa garde rapprochée. Les membres de l’organe décisionnaire de la FFF (14 en comptant le président) ont peu goûté les derniers épisodes qui écornent sérieusement l’image de l’institution et laissent planer le doute sur la capacité de son patron, en poste depuis 2011, à aller au bout de son troisième et dernier mandat dont le terme est prévu en décembre 2024.
«La FFF mérite un président à la hauteur, qui permette de donner une bonne image du foot français dans le monde», a durement taclé Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, à la sortie du conseil des ministres. Dans la droite ligne des critiques acerbes de la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, Véran a asséné : «La coupe devient pleine.»
Merci de l'avoir posée
La sortie irrespectueuse de Le Graët à l’égard de Zizou, dimanche 8 janvier sur RMC, a embrasé le football français et suscité de nombreuses réactions indignées. Le patron du foot français s’est excusé le lendemain, via un communiqué, mais il devait de nouveau en répondre devant le comex.
Mardi 10 janvier, le témoignage de l’agente Sonia Souid, qui a témoigné n’être vue par le cacique breton que «comme deux seins et un cul», n’a fait qu’accabler un peu plus le président octogénaire. D’autant que Le Graët est déjà largement accusé de comportements sexistes, notamment auprès d’anciennes salariées, qui font l’objet d’une mission d’audit et de contrôle diligentée par la ministre des Sports, qui a réentendu Le Graët ce mardi après-midi.
L’ancien maire socialiste de Guingamp était aussi sur le grill pour sa décision de reconduire Didier Deschamps à la tête des Bleus, samedi, sans en référer à la direction de la FFF.
Mise à jour à 14 h 38 avec mention de la mise à pied de Florence Hardouin