Pour mieux comprendre la vie des Bleus, qui rentrent dans le Mondial qatari ce mardi soir (20 heures) contre les Socceroos australiens, le mieux est de traverser la rue. Adrien Rabiot et consorts s’expriment quotidiennement devant une bonne centaine de journalistes dans une salle gigantesque du stade Jassim-Bin-Hamad, dans l’ouest de Doha, rien moins qu’une enceinte de 20 000 places (!) qui ne leur sert jamais que de terrain d’entraînement.
Les Gallois parlent, eux, devant une trentaine de personnes dans une petite tente agrémentée d’une moquette d’exposition jouxtant un terrain entouré d’une main courante de l’autre côté d’une rue à deux voies. Vendredi, les trois gardiens gallois étaient de la revue, ensemble. Et on a vécu un instant merveilleux, empli de tendresse rétrospective et de sérénité joyeuse. La sélection galloise n’a pas mis les pieds en Coupe du monde depuis 1958 et on s’est retrouvé devant trois trentenaires laissant le temps au temps ; trois copains confortablement installés à l’ombre lors d’une partie de pêche et parlant de leur vie (l’importance de la musique dans le déroulé d’une journée pour deux d’entre eux, le respect des grands anciens pour le titulaire du poste, Wayne Hennessey) et regardant le chemin parcouru bien au-delà du bouchon à la surface de l’eau.
A un moment, Hennessey a lâché ça : «Si j’ai un problème ici, les deux premières personnes que j’appelle sont Danny [Ward] et Adam [Davies]», ses deux voisins de table. L’entraîneur des gardien