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OM : Jean-Louis Gasset sur le banc, succède à Gennaro Gattuso comme nouvel entraîneur du club

L’ancien coach de Saint-Etienne et adjoint de Laurent Blanc, passé sur le banc de la Côte-d’Ivoire cette année, dirigera les Marseillais dès ce jeudi et un match crucial contre le Shakhtar Donetsk en Ligue Europa.
Jean-Louis Gasset durant la Coupe d'Afrique des Nations à Abidjan, le 14 octobre 2023. (Issouf Sanogo/AFP)
publié le 20 février 2024 à 13h27

Ce n’était qu’une question d’heures. L’OM, seulement neuvième en Ligue 1 et qui traverse une saison plus que chaotique, a annoncé ce mardi 20 février l’arrivée au poste d’entraîneur du Français Jean-Louis Gasset, qui remplace l’Italien Gennaro Gattuso, viré 24 heures plus tôt. «C’est un immense honneur pour moi de rejoindre ce club mythique qu’est l’Olympique de Marseille. J’ai hâte de commencer à travailler avec ce groupe pour préparer les prochaines échéances et donner le meilleur de nous-mêmes», a déclaré Gasset, 70 ans, cité dans un communiqué de l’OM.

Les supporters agacés

Après Marcelino, Gennaro Gattuso et Jacques Abardonado, Gasset est le quatrième coach à s’asseoir cette saison sur le très instable banc marseillais. Il est aussi le cinquième technicien nommé par Pablo Longoria depuis qu’il est président de l’OM, soit depuis trois ans. Gasset est le premier Français choisi par le dirigeant espagnol et à occuper le poste depuis Rudi Garcia (2016-2019).

Ayant acté l’échec de Gattuso après la défaite concédée dimanche à Brest (1-0), la direction marseillaise s’est donc tournée vers un profil qui correspond peu à ses choix précédents. Mardi, une source au fait des discussions en cours avait ainsi dressé pour le portrait-robot d’un «homme de coups, capable de rentrer dans la tête de ses joueurs et plutôt francophile».

Excédés par la saison pourrie traversée par leur club, les supporters marseillais ont accueilli l’arrivée de l’ancien adjoint de Laurent Blanc au Paris SG et en équipe de France avec un certain scepticisme. Gasset sort en effet à peine d’une expérience très particulière avec la Côte d’Ivoire, qui a remporté la CAN après l’avoir écarté en cours de compétition. Son dernier passage en club, à Bordeaux lors de la saison 2020-2021, a été mitigé, mais il avait auparavant aidé Montpellier (2016-2017) puis Saint-Etienne (2017-2018) à se sortir de situations difficiles.

Ce sera aussi sa mission à Marseille, où il récupère une équipe neuvième de L1, éliminée en Coupe de France et qui n’a plus gagné contre une équipe professionnelle depuis mi-décembre. Pour éviter une saison blanche, il devra remonter au classement ou espérer un exploit en Ligue Europa, la compétition où il fera ses débuts marseillais, jeudi au Vélodrome face au Shakhtar Donetsk.

Longoria en échec, bientôt menacé ?

Cet énième changement d’entraîneur vient par ailleurs confirmer que Longoria, à qui tout semblait réussir lors des deux premières années de son mandat, a à l’inverse à peu près tout raté cette saison, marquée par un turn-over encore plus frénétique que d’habitude. Les joueurs partis (Sanchez, Guendouzi, Payet…) sont regrettés, les recrues de l’été (Sarr, Ndiaye, Correa…) déçoivent et celles de l’hiver (Garcia, Onana, Moumbagna, Merlin) ne suffiront pas à redresser la situation. Et sur le banc, il a choisi Marcelino et Gattuso, deux entraîneurs aux principes et systèmes de jeu opposés à ceux de Tudor, dont le football avait souvent enthousiasmé le Vélodrome l’année dernière.

Dans cette saison mal emmanchée, la fameuse réunion du mois de septembre entre la direction du club et les représentants des groupes de supporters a forcément aussi pesé d’un poids certain. Après cette entrevue très tendue, Marcelino, le directeur sportif Javier Ribalta et le directeur de la stratégie Pedro Iriondo avaient quitté l’OM. L’équipe était alors invaincue en championnat.

L’arrivée de Gasset, passé par Saint-Etienne, souligne également la coloration de plus en plus «verte» de l’OM. Ces derniers mois, plusieurs anciens de l’ASSE ont en effet rejoint Marseille à des postes importants, comme le directeur commercial Grégory La Mela ou le directeur de la communication Franckie Tourdre. Mais c’est surtout le poids d’un autre ancien «Vert», le directeur général Stéphane Tessier, qui ne cesse de grandir. Arrivé en mars 2022 comme directeur général adjoint chargé des finances et des investissements, il est depuis le départ de Ribalta responsable de cinq pôles, «les opérations, le business, l’administratif et les finances, la communication et le sportif». «C’est quelqu’un de très discret et qui cultive cette discrétion, qui est un atout dans ce milieu. Mais il est aux manettes au club et quand on a la main sur les RH, le financier et le juridique, on a le pouvoir. C’est un vrai prétendant en cas de départ de Longoria», a déclaré une source au fait des jeux de pouvoir à la Commanderie.

Mise à jour à 14h33, ajout de contexte.