Dans ce maquis caché dans les bas-fonds du quartier Anono d’Abidjan, de grandes bâches cachent la lumière. Les quatre étudiants, âgés de 20 à 26 ans, attendent devant une bière le début du match prévu ce jeudi 11 janvier dans la soirée. Tous les esprits sont déjà tournés vers la Coupe d’Afrique des nations, qui se déroule en Côte-d’Ivoire du 13 janvier au 11 février. «J’ai mis 50 000 francs CFA [76 euros, ndlr] de côté pour les paris pendant la CAN, raconte Joël. Le premier match, c’est mon pays qui joue, la Côte-d’Ivoire. Je vais parier qu’ils mettent cinq buts.» Samedi, à 20 heures (21 heures en France), les Eléphants ouvrent le bal à domicile, comme le veut l’usage, face à la Guinée-Bissau. «Comme la Côte-d’Ivoire est favorite, tu peux mettre au moins 5 000 francs CFA, calcule Francis. Tu as au moins 70 % de chances de gagner.»
Sur leurs smartphones, ils font défiler leurs anciens paris et les gains obtenus. Ils jouent souvent de petites sommes – entre 30 centimes et 4,50 euros – sur les matchs de football, de la Ligue 1 à la Ligue des champions. «Quand tu gagnes, tu partages pour motiver les autres, tu mets le coupon [preuve de gain] en ligne», raconte fièrement Joël. Lui a déjà remporté 47 000 francs (72 euros), avec une mise de seulement 350 francs (50 centimes). Son record. Cela remonte à 2017, mais ça ne le décourage pas : «On ne parie pas gros, mais on veut gagner de grosses sommes. Tu ne peux pas mettre 1 000 franc