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Libération
Séquestration

Portugal : 47 jeunes footballeurs victimes de trafic d’êtres humains dans un centre de formation

Les jeunes footballeurs originaires de pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud viennent d’être secourus par la police. Le responsable de l’académie, aussi président de l’assemblée générale de la ligue de football portugaise, a démissionné.
Les faits ont eu lieu près de Vila Nova de Famalicao, dans le nord du pays. (Bruno Zanardo /AFP)
publié le 15 juin 2023 à 15h32

Un coup de filet dans une académie de football portugaise. 47 jeunes footballeurs, dont 36 mineurs, ont été secourus par la police portugaise, lundi, dans une opération contre un réseau de trafic d’êtres humains lié à un centre formation du nord du pays, a affirmé ce jeudi 15 juin le service portugais des étrangers et frontières (SEF).

Les victimes étaient des hommes originaires de pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud. D’après les médias locaux, ils étaient séquestrés dans les locaux de l’académie de football Bsports, à Riba d’Ave, dans les environs de Vila Nova de Famalicao (nord).

Placés dans des institutions «sous la protection de l’Etat», précise le SEF, les jeunes joueurs vont témoigner devant un juge avant de regagner leurs pays d’origine.

«Inacceptable et choquant»

Deux Portugais et cinq sociétés ont été mis en examen dans le cadre cette opération, au cours de laquelle plusieurs «passeports et titres de séjours» ont été saisis. L’une des deux personnes mises en examen a été identifiée par les médias comme étant Mario Costa, président de l’assemblée générale de la ligue de football portugaise, poste duquel il a démissionné mercredi en affirmant n’avoir commis aucune illégalité.

Responsable de la BSports Academy, l’homme était dans le viseur des autorités selon le journal portugais Publico, pour des irrégularités dans le fonctionnement de l’académie, dont la mission est de fournir une formation scolaire et sportive à de jeunes athlètes de différents continents, principalement d’Amérique du Sud et d’Afrique.

Le recrutement illégal de footballeurs est «inacceptable et choquant», a réagi le secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux sports, Joao Paulo Correia, en assurant que le gouvernement allait «prendre des mesures» pour lutter contre ce type de trafic d’être humains.

Cette affaire rappelle, dans un autre registre mais toujours au sein d’une école de football, celle qui a éclaté en avril en Espagne, où environ 70 adolescents et jeunes hommes, principalement brésiliens, ont été victimes d’une arnaque. Deux organisations criminelles, soi-disant propriétaires d’écoles de football, à Grenade, dans le sud du pays, ont fait croire à ces apprentis footballeurs qu’elles pouvaient les transformer en stars des stades.

Avec une méthode bien huilée : des familles aisées de jeunes étaient abordées dans leur pays, par des locaux ou des personnes originaires de Grenade et, face à la promesse de leur faire intégrer des clubs de la ville puis d’être recrutées par des équipes professionnelles, déboursaient des milliers d’euros aux escrocs.