Les fans du Barça espéraient que leur cauchemar prendrait fin. Il n’en est rien. Une demi-journée après le départ annoncé de Lionel Messi de son club de toujours, la prise de parole du président Joan Laporta était plus qu’attendue. Près de 700 000 personnes étaient ainsi rassemblées derrière leurs écrans pour l’écouter parler face aux journalistes. La veille, seules neuf petites lignes d’un communiqué bien froid expliquaient que l’enfant prodige quittait Barcelone à cause des restrictions financières imposées par la Liga, la ligue de football espagnole. Face à la presse, Joan Laporta n’en a finalement pas dit beaucoup plus.
Pendant une bonne heure, celui qui a été élu à la tête du club en mars a raconté encore et encore la même histoire. Le Barça et Messi étaient bien tombés d’accord, mais le fair-play financier voulu par la Liga ne permettait pas de parapher le contrat sans mettre en danger la situation financière du club. «Un investissement du volume représenté par Leo Messi comportait certains risques que nous étions prêts à assumer», a-t-il expliqué au pupitre, costume noir sur le dos. Après deux mois de négociations et diverses tentatives de montages financiers, le club a dû se résoudre à abandonner le prodige.
Passe d’armes avec la Liga
«L’héritage que Léo nous laisse est incroyable. Il a fait l’histoire du club, a continué un Laporta défaitiste. Désormais, une nouvelle ère commence. Il y aura un avant et un après Léo.» Pour autant, certains continuent de croire que le président barcelonais avance au bluff, espérant faire craquer les plus hautes instances de la ligue espagnole et obtenir gain de cause.
La Liga pourrait s’en mordre les doigts si celui qui est considéré par beaucoup comme le meilleur joueur de l’histoire du ballon rond file dans un autre championnat, et se passerait bien de cette mauvaise publicité. Joan Laporta n’a d’ailleurs cessé de rappeler que, malgré les efforts du club et du clan Messi, la ligue a refusé tous les montages, n’offrant que la possibilité au FC Barcelone de voir ses droits télé affectés sur cinquante ans pour le conserver.
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Piqué au vif par ces attaques à peine dissimulées, Javier Tebas, le président de la Liga, lui a répondu sur Twitter avant même que la conférence de presse ne soit terminée, laissant entendre que son argumentation était volontairement erronée.
Sans attendre que les deux présidents règlent leur contentieux, plusieurs clubs ont déjà commencé à se positionner sur le dossier Messi. Manchester City et le PSG seraient déjà en discussions avancées avec l’entourage du sextuple Ballon d’or, espérant repartir gagnants de cette partie de poker menteur.