Menu
Libération
Demi-finale

Pour le PSG, ça marche à Londres face à Arsenal en Ligue des champions

Ligue des championsdossier
Les joueurs de Luis Enrique se sont imposés 1-0 ce mardi 29 avril sur le terrain des Gunners, après avoir dominé la première période de la tête et des épaules. Match retour dans huit jours au Parc des Princes.
Ousmane Dembele (à droite) a ouvert le score pour le PSG dès la quatrième minute. (Adrian Dennis/AFP)
publié le 29 avril 2025 à 23h03

Ultradominateur, puis résistant, puis gestionnaire tranquille, le Paris-SG est reparti de Londres avec un succès (1-0) amplement mérité contre une équipe d’Arsenal qui aura peut-être sous-estimé, aussi fou que cela puisse paraître, une formation qui avait débarqué Outre-Manche avec les scalps de Liverpool et d’Aston Villa à la ceinture. La passivité des joueurs d’Arsenal en première période, puis la majestueuse lenteur avec laquelle le coach anglais, Mikel Arteta, a effectué des remplacements, racontent un peu ça. Les Parisiens ont été plus intenses, plus courageux, plus concernés : ils sont à une centaine de minutes d’une finale européenne.

Si chaque match est une aventure, ceux du Paris-Saint-Germain sont balisés depuis des mois. L’entraîneur du club, Luis Enrique, avait expliqué les choses ainsi : quand les champions de France évoluent bloc bas, devant leur but (défensivement si l’on veut), les adversaires se livrent et laissent dans leur dos des espaces que les attaquants parisiens, Khvicha Kvaratskhelia, Ousmane Dembélé ou Achraf Hakimi, dévorent à pleines dents. Le PSG est plus dangereux offensivement ainsi. Alors, bloc bas ? Hé non, parce que les défenseurs du PSG (Pacho, Marquinhos, Hakimi) ont du mal sous pression. Et fragilisent l’équipe dans cette configuration. Quitte à être moins à l’aise offensivement, il leur faut avoir le ballon et jouer chez l’adversaire. Il leur faut donc le contrôle du ballon. Ce qui se joue dans l’impact, le combat, puis dans la qualité technique : la première période des Parisiens fut donc exemplaire deux fois, rendant les Gunners spectateurs du match aussi sûrement que ceux qui voyaient ça depuis les tribunes. La thèse du coup de buis psychologique après le but tôt marqué par Dembélé (0-1, 4e) ne tient pas : les Anglais se sont déjà fait jongler en amont du but, 27 passes et une minute dix secondes avant la frappe de l’international français.

Kvaratskhelia luciférien

Au vrai, João Neves et ses équipiers ont mordu dans le ballon partout, démolissant leurs adversaires (quatre duels sur cinq remportés dans la première demi-heure, une proportion folle) et mettant sur orbite un Kvaratskhelia luciférien, passeur décisif pour Dembélé et qui n’aurait pas volé un penalty (16e) après avoir une fois de plus martyrisé Jurriën Timber, son vis-à-vis. Et si les joueurs d’Arsenal ont rallié la pause et les citrons avec un pion de retard et pas trois ou quatre, ils le doivent à leur orgueil, seule qualité – bien un minimum – qu’ils furent en mesure de mettre dans la balance pour tenir le score. Gianluigi Donnarumma s’est bien interposé sur un duel avec Myles Lewis-Skelly juste avant la mi-temps (45e) mais on jurerait qu’un but éventuel n’aura pas résisté à l’arbitrage vidéo puisque le défenseur anglais semblait légèrement hors-jeu.

On a basculé assez vite du virtuel au réel au retour des vestiaires, Mikel Merino se voyant refuser un but de la tête pour hors-jeu après un petit coup de VAR (47e). Un arrêt, monstrueux, de Donnarumma devant Leandro Trossard qui se présentait tout seul face au but parisien (56e) indique quand même que le vent a tourné, ce que le public – dans la grande tradition anglaise – avait respiré avant tout le monde, lors des quelques minutes précédant la pause. L’affaire est alors passionnante. Marquinhos et consorts doivent commencer un autre match, bien différent du premier. Il leur faut casser le rythme et non l’accélérer, subir derrière et non faire tourner le ballon chez l’adversaire, prendre des miettes offensivement alors que les Parisiens se bâfraient lors de la demi-heure initiale. Contrôler Trossard alors que Dembélé faisait la musique avant lui. Jouer sans l’ascendant athlétique.

Des Parisiens peu menacés

C’est du foot aussi. Et les Parisiens furent tout aussi remarquables dans l’exercice, laissant juste Donnarumma cueillir quelques ballons aériens faciles et rouler ses gros yeux. Le premier changement anglais n’est intervenu qu’à la 80e minute du match, signe qu’Arteta ne trouvait rien à redire à la prestation individuelle et collective de ses joueurs. Peu menacés, les Parisiens ont pourtant été les plus dangereux dans le final, Bradley Barcola (84e) et Gonçalo Ramos (86e) manquant de creuser un gouffre entre les deux équipes avant le match retour, dans huit jours au Parc des Princes.