En l’état actuel des travaux qui s‘y déroulent, le stade de la Meinau de Strasbourg présente une faille spatiotemporelle qui ne tardera pas à se refermer : alors que le parcours séparant les vestiaires du parking est sécurisé partout, celui-là est ponctuellement ouvert aux quatre vents. Ce qui nous a permis, samedi, en marge de la défaite (1-2) du Paris-Saint-Germain en Alsace, de rendre aux champions de France, enfin à deux d’entre eux, une humanité que le club s‘emploie à cacher en limitant l’expression publique des joueurs au minimum réglementaire.
Touché à la cheville, le milieu Kang-In Lee est ainsi passé en boitant, soutenu par deux membres du staff. Un confrère ayant entrepris de filmer sa scène s‘est vu administrer une leçon de morale par l’un des deux hommes : «Un peu de pudeur, merci !» Pour avoir levé le pouce à l’intention du joueur pour le réconforter, le genre de chose qui se fait dans ces circonstances, on s‘est vu délivrer un accessit par le même, «voilà, ça, c’est bien !» On se foutait bien de sa remarque d’ailleurs et on retiendra le pâle sourire en retour de l’international sud-coréen, rendu à une vulnérabilité qui n’a aucune raison d’épargner les superstars.
Sorti à la mi-temps par son entraîneur, Luis Enrique, le défenseur des Bleus Lucas Hernandez était passé dix minutes avant lui sous escorte, la tête enfoncée sous sa capuche. A la volée, il lui fut demandé si sa sortie pour le moins prématurée s‘expliquait par une blessure : «Non.»