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Carton rouge

PSG-Lille : au Parc des princes, les ultras s’insurgent et insultent Anne Hidalgo, qui «tue Paris et sa magie»

Ligue 1dossier
Les ultras parisiens ont injurié la maire de Paris Anne Hidalgo et déroulé plusieurs banderoles à son encontre lors du match du PSG contre Lille samedi 10 février (3-1) au Parc des princes, sur fond de conflit entre le club et la mairie concernant la vente du stade. Des chants à caractère homophobe ont également été entonnés.
Les supporteurs du PSG ont déployé samedi 10 février des banderoles sur lesquelles on peut lire «sans le PSG, le Parc [des princes] n'a plus de prince». (Alain Jocard/AFP)
publié le 11 février 2024 à 12h25

«Sans le PSG, le Parc n’a plus de princes», «Hidalgo tue Paris et sa magie» ou encore «récupéré par les politiques, un stade pour le peuple». Samedi 10 février au soir, les banderoles étaient de sortie dans les travées du virage Auteuil du Parc des Princes. Si sur la pelouse les joueurs de Luis Enrique ont disposé des Lillois 3 buts à 1, dans les gradins, les supporteurs du club de la capitale jouaient également leur match contre la mairie de Paris. Sur fond de conflit entre le club et la ville au sujet de la vente du stade, les ultras parisiens se sont payé Anne Hidalgo, cible de plusieurs banderoles. Et en s’époumonant, chantant à plusieurs reprises des «Hidalgo démission», le tout mêlé à des insultes. De quoi forcer le speaker du stade à prendre la parole après l’avoir déjà prise une première fois avant le match à cause de chants à caractère homophobe.

Car depuis jeudi 8 février, l’avenir du PSG ne semble plus se jouer à l’abri de l’enceinte coincée contre le périphérique et dessinée par l’architecte Roger Taillibert. En marge du comité exécutif de l’UEFA qui se tenait dans la capitale, le président du PSG semble avoir acté le refus de la mairie de Paris de lui vendre le Parc des princes. De quoi, selon Nasser al-Khelaïfi, motiver le PSG à quitter le stade. «C’est trop facile de dire maintenant que le stade n’est plus à vendre. On sait ce que l’on veut, on a gâché des années à vouloir acheter le Parc. C’est fini maintenant, on veut bouger du Parc», a tonné Al-Khelaïfi.

Depuis des mois, la situation n’a cessé de se tendre devant le blocage persistant du dossier. Engagé jusqu’à fin 2043 dans un bail emphytéotique de trente ans avec la mairie, propriétaire, le club parisien considère l’acquisition du stade indispensable pour mener à bien son projet d’agrandissement à 60 000 places, contre environ 48 000 actuellement.

La porte de la mairie de Paris est «encore ouverte» au PSG, pour lequel «il existe d’autres solutions» que la vente, a réitéré dans la foulée l’adjoint au sport d’Anne Hidalgo, Pierre Rabadan. Quant à l’option de «construire un stade, à Montigny-le-Bretonneux ou ailleurs, c’est dix ans dans le meilleur des cas», a souligné l’ancien rugbyman.

Valérie Pécresse à la rescousse

Face à l’impasse, la présidente LR de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, semble vouloir s’imposer en sauveteuse de la situation. Cette dernière veut en effet aider le PSG à «trouver un nouveau stade» après la «rupture» du club avec la mairie de Paris, a annoncé vendredi son entourage. L’adversaire politique d’Anne Hidalgo veut «saisir l’Etablissement public foncier d’Ile-de-France», qui gère le foncier de la région, comme son nom l’indique, afin de «lancer des recherches correspondant au cahier des charges du PSG», affirme-t-elle au Parisien.

Ce soutien de la région doit se faire à «deux conditions», souligne néanmoins Pécresse : que les élus locaux approuvent la démarche et que le site soit accessible en transports en commun. «On ne peut pas laisser le PSG dans l’impasse», souligne-t-elle, ajoutant qu’elle veut «ouvrir toutes les possibilités pour un stade». «Le PSG a toujours été un club parisien et yvelinois», rappelle l’élue des Yvelines. Avant de préciser : «Mais on va regarder aussi dans les Hauts-de-Seine, le Val-d’Oise, l’Essonne…» Valérie Pécresse a insisté sur son souhait de trouver une «installation durable», rappelle son entourage. Selon la même source, le président du club de la capitale, Nasser Al-Khelaïfi, a sollicité un rendez-vous avec la région. Cette proposition «intervient à partir du moment où une rupture a été actée avec la ville», insiste l’entourage de Valérie Pécresse.

C’est depuis janvier 2023 que le sort du Parc semble être scellé. Anne Hidalgo avait alors fermé la porte, en annonçant que le stade «ne [serait] pas vendu». En début de semaine, l’édile a rappelé dans Ouest-France que le Parc des princes était considéré «comme un patrimoine des Parisiennes et des Parisiens». Une opposition à toute vente confortée mardi 6 février : le Conseil de Paris a demandé que la modernisation de l’enceinte «soit réalisée dans le cadre d’un montage […] n’impliquant pas sa cession».