Comme on pouvait s’y attendre, le retour d’Adrien Rabiot à Paris a malheureusement été le théâtre de débordements dimanche 16 mars lors du match PSG-OM. Au lendemain d’une soirée où elle a été maintes fois insultée, la mère du joueur, Véronique Rabiot, a décidé de s’en remettre à la justice. Auprès de France Info, elle explique ce lundi sa volonté de «déposer une plainte», se disant «indignée» par ce qui a pu «être dit, écrit, sans que personne ne réagisse».
«Je ne comprends pas pourquoi le match n’a pas été arrêté, ajoute-t-elle. Tout le monde avait été prévenu. On a dit s’il y a des chants homophobes, on arrête le match. “Rabiot on t’encule”, c’est quoi ?» Elle dénonce au passage le mutisme de la ministre des Sports, Marie Barsacq.
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Formé au Paris Saint-Germain puis joueur du club de la capitale de 2012 à 2019, Adrien Rabiot a signé en début de saison chez le rival marseillais honni. Dimanche soir, pour sa première sous le maillot de l’OM au Parc des Princes, le joueur a été copieusement sifflé et insulté. Tout comme sa mère, Véronique Rabiot, qui est aussi son agente. Cette dernière avait été critiquée à plusieurs reprises par les supporteurs en raison notamment de ses demandes contractuelles pour son fils.
Dans les tribunes du stade, figurait une affiche sur laquelle étaient dessinés les visages du joueur et de sa mère, accompagnés du slogan «Pute de mère en fils». Une immense banderole a aussi été déployée sur laquelle il était écrit : «Loyauté pour les hommes, trahison pour les putes. Telle mère, tel fils.» Enfin, à plusieurs reprises, des supporteurs du PSG ont chanté en chœur : «Véronique est une belle salope.»
Déjà une sanction pour le PSG en octobre
En milieu d’après-midi ce lundi, Adrien Rabiot a réagi à son tour. «Insulter une mère et un père décédé… Tout se paye un jour. Vous ne l’emporterez pas au paradis. Croyez-moi», a écrit le milieu marseillais sur son compte Instagram. Avant de s’en prendre au président du PSG, Nasser al-Khelaïfi : «Nasser tu peux avoir tout l’argent du monde et même plus, la classe ça ne s’achète pas.»
Le journal l’Equipe affirme que la Ligue de football professionnelle devrait ouvrir un «dossier disciplinaire» lors d’une réunion prévue mercredi. Le PSG, qui a condamné dans l’après-midi «toute initiative portant atteinte à la dignité» et appelé «l’ensemble des acteurs à adopter la même position, afin de garantir des tribunes exemplaires, sereines et respectueuses», pourrait écoper d’une amende ainsi que d’une fermeture partielle ou totale de tribunes. Le quotidien sportif rappelle que le «virage Auteuil où est installé le Collectif Ultras Paris, à l’origine de ces chants, avait déjà été sanctionné d’une fermeture partielle pour les mêmes motifs» après un match contre Strasbourg au mois d’octobre.
Au contraire du ministère des Sports, la Fédération française de football a réagi en début de soirée, son président Philippe Diallo déplorant des insultes «indignes, honteuses et révoltantes» et apportant «naturellement tout [s]on soutien dans la condamnation de tels comportements qui ne devraient avoir de place ni dans le football, ni ailleurs».
Mise à jour à 18h34 avec la réaction de la FFF.