Quatre étages entre les 900 millions d’euros de budget annuel du Paris-SG et les 25 millions du SCO Angers : la compétition comme un simulacre. Visite guidée, palier par palier.

Alors qu’il surfait sur son titre de champion d’Europe, le club parisien a fait montre de son génie pour épicer la soupe. En trois temps. Premièrement, las de voir le club (président, entraîneur, certains joueurs) faire campagne pour son coéquipier Ousmane Dembélé, Achraf Hakimi – contre lequel un procès pour viol a été requis – a pris la parole sur Canal + pour dire qu’il méritait le ballon d’or. Ensuite, l’importation dans le vestiaire du conflit russo-ukrainien avec l’arrivée d’Illya Zabarnyi dans un groupe où le Russe Matveï Safonov s’accroche à son contrat. Enfin, l’éviction tumultueuse du gardien italien Gianluigi Donnarumma.

En larmes lors de la signature de son bail avec l’AS Monaco en juillet («merci pour la confiance»), revoilà Paul Pogba sur un terrain, trois ans après sa dernière apparition en match. Enfin bon, il n’est pas attendu avant novembre. Mais la charge symbolique, mémorielle, sentimentale voire sportive, puisque l’on n’est pas à l’abri d’une bonne surprise, vaut tous les détours. Un lustre par éclipses, qui concerne aussi Marseille, Rennes, Nice, voire Lille.

Faute de pouvoir s’acheter du talent, il faut faire travailler différemment les joueurs que l’on a : en faisant venir le Portugais Luís Castro, homme du miracle dunkerquois la saison passée, le FC Nantes a choisi les chemins de traverse plutôt qu’un entraîneur référencé. A cet étage intermédiaire, beaucoup (Toulouse, Brest, Lens) ont fait ce choix ces dernières saisons. Et ne s’en sont pas portés plus mal.

Entre 9 et 11 millions d’euros de masse salariale : objectivement, un maintien du SCO Angers serait une performance supérieure à une qualification directe de l’Olympique de Marseille en Ligue des champions. Il en irait de même pour le FC Metz, Le Havre AC ou le FC Lorient.