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Super Ligue : la passion malgré le pognon

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Si le projet mégalomaniaque des clubs les plus riches est rejeté par nombre de fidèles du foot, l’amour risque de faire son œuvre. Et, résignés, nous serons beaucoup devant nos écrans à suivre nos couleurs.
Le stade de l'Atlético Madrid, l'un des douze clubs fondateurs de la Super Ligue. (Javier Soriano/AFP)
publié le 19 avril 2021 à 20h04

A quoi ça sert de supporter un club de foot ? On s’est tous posé cette question. Après une humiliation, après le transfert d’un joueur qu’on a adulé, après les rires de «nos» joueurs avec ceux de l’équipe adverse qui venait de les battre – de nous battre. La Super Ligue nous a une nouvelle fois assommés dimanche soir. On était nombreux sur les réseaux à suivre jusqu’à tard les derniers rebondissements d’un événement que l’on pressent comme un tremblement de terre. Pour le foot, comme pour notre amour de ce sport. Le ballon rond brasse de l’argent, par milliards, un argent qui le salit régulièrement. On en a tous conscience, on fait avec, tout le monde a ses contradictions après tout.

Les compétitions actuelles sont déjà inégalitaires et les clubs les plus riches arrachent la plupart des trophées. Mais cette Super Ligue, c’est un peu le «Terminus, tout le monde descend» du foot business. Peu importent les résultats d’une équipe, les mêmes seront invités d’office à la table des plus grands, autodésignés comme tels. Le mérite, dans le sport comme dans la vie, est souvent invoqué à l’excès. Mais il subsiste encore, sinon Lille ne serait pas en tête de Ligue 1, Lens en course pour une place en coupe d’Europe et