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Justice

Transfert record de Neymar au PSG : le ministère de l’Economie perquisitionné

Des perquisitions ont été menées lundi dans les locaux de Bercy, dans le cadre de l’enquête portant sur des soupçons de faveur fiscale accordée au club parisien lors de l’achat de la star à Barcelone en 2017.
Neymar et Nasser al-Khelaïfi le 4 août 2017. (Samuel Kirszenbaum/Libération)
publié le 18 janvier 2024 à 8h27

Le transfert le plus cher de l’histoire du foot prend une nouvelle tournure. Des investigations ont eu lieu dans les locaux du ministère de l’Economie et des Finances lundi dans le cadre de l’enquête portant sur des soupçons de faveur fiscale accordée au PSG lors de l’achat de l’attaquant brésilien Neymar depuis Barcelone en 2017, affirme une source proche du dossier ce jeudi 18 janvier, confirmant une information de Mediapart.

Ces opérations ont été effectuées par les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et la fraude fiscale (Oclciff) de la direction nationale de la police judiciaire, en présence des juges d’instruction Vincent Lemonier et Serge Tournaire, précise une deuxième source proche du dossier.

Plusieurs services de la direction générale des finances publiques (DGFIP) ont été passés au crible par les enquêteurs dont, selon Mediapart, le bureau du directeur général occupé jusqu’à récemment par Jérôme Fournel, nommé depuis directeur de cabinet du ministre de l’Economie Bruno Le Maire.

«Avantages fiscaux»

Ces soupçons, sur lesquels l’enquête débute à peine, s’inscrivent dans une instruction menée depuis septembre 2022 par des magistrats instructeurs autour des opérations d’influence attribuées à l’ex-directeur de communication du club, Jean-Martial Ribes, 57 ans.

La justice se demande si l’ex-vice-président macroniste de l’Assemblée nationale Hugues Renson a tenté d’obtenir du gouvernement des «avantages fiscaux» pour le PSG lors du transfert pour 222 millions d’euros de la superstar brésilienne dans le club de la capitale.

Dans un rapport d’enquête transmis le 21 novembre au magistrat instructeur, révélé par Libération, l’IGPN s’interroge sur un possible «trafic d’influence» impliquant Hugues Renson. D’après ce rapport portant sur dix ans de messages avec lui retrouvés dans le téléphone de Jean-Martial Ribes, l’ex-«dircom» a «sollicité […] sans équivoque […] des services» de celui qui a été conseiller de Jacques Chirac à l’Elysée.

L’ex-vice-président de l’Assemblée nationale affirme le 24 juillet relayer auprès de Gérald Darmanin, alors ministre des Comptes publics, un «sujet PSG» qui semble être la fiscalisation du transfert. Gérald Darmanin «considère que c’est bon […]. Ce qui compte, c’est que les documents que nous avions évoqués soient produits. Ils protègeront», écrit notamment Hugues Renson à Jean-Martial Ribes. Sollicité, l’entourage de Gérald Darmanin n’a pas souhaité réagir à cette perquisition.

A l’époque, celui qui fut ministre de l’Action et des Comptes publics (2017 à 2020) s’était publiquement «réjoui des impôts que Neymar [allait] pouvoir payer en France», et avait garanti que ses services allaient analyser de près le montage financier du transfert. Le 3 août, le deal historique à 222 millions d’euros était conclu et annoncé.

Mise à jour : à 9h33 avec davantage d’éléments de contexte.