Il y a pile vingt ans, les Bleues du handball décrochaient leur première médaille planétaire. Il y a vingt ans aussi, naissait à Beaune (Côte-d’Or) Léna Grandveau. Deux décennies plus tard, la rookie a été le facteur X des Françaises face aux Norvégiennes pour leur permettre de décrocher leur troisième titre mondial à Herning (31-28), au Danemark. Chaque balle commençait à peser de plus en plus lourd, les bras tremblaient au moment d’enterrer les derniers espoirs scandinaves, et c’est alors la joueuse de Nantes qui a montré le chemin, enchaînant les buts (5 au total), et une interception qui valait lourd.
En dépit de dernières minutes stressantes, la France a finalement bien maîtrisé son sujet face à une équipe qui l’avait tant et tant martyrisée lors de précédentes finales, mais qu’elle avait déjà battu d’un but plus tôt dans la compétition. En tête à la pause (20-17), les Bleues, actives en défense, piégeuses (leur ADN historique), sont parvenues à mettre en échec la mécanique norvégienne d’ordinaire bien huilée. Et derrière, les gardiennes Laura Glauser et Hatadou Sako ont sorti d’importantes parades.
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Le banc de touche XXL des joueuses d’Olivier Krumbholz aura encore une fois fait la différence. Notamment en attaque placée, là où les tricolores galèrent souvent (leur ancien ADN). Quand les Norvégiennes ne devaient pas se coltiner les appuis de feu de la capitaine Estelle Nze Minko, les prises d’espace des pivots Pauleta Foppa et Sarah Bouktit, elles devaient s’adapter aux coups de canon à longue distance d’Orlane Kanor. Avant, donc, le Grandveau show.
Cette finale a montré les progrès express réalisés dans ce domaine en l’espace d’une année, avec des enclenchements rodés, un rôle pour chacune, et une partition collective quasiment sans fausse note. Les statistiques ne mentent d’ailleurs pas. Les handballeuses françaises n’ont pas perdu un match lors de ce Mondial, ni un seul sur l’année (18 succès en autant de rencontres).
Le choix du coach de se passer de deux historiques (Béatrice Edwige et Allison Pineau) s’avère au final payant. Car ce groupe est au niveau, et l’alchimie entre anciennes (Zaadi, Nze Minko, Flippes) et nouvelles (Bouktit, Grandveau) n’a pas tardé à se faire. Prochain défi pour ces filles aux airs d’ogresses : conserver leur titre olympique dans huit mois, à Paris. Avant cela, en janvier, leurs homologues masculins, qui ont aussi connu ce genre de dynastie, tenteront de rafler l’or européen.