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Libération
Haine en ligne

Harcèlement : Raygun, danseuse de breakdance moquée aux JO de Paris, annonce arrêter la compétition

JO Paris 2024dossier
L’Australienne a annoncé mercredi 6 novembre ne plus participer à des concours après avoir reçu un flot de menaces et de messages haineux après sa prestation pendant les Jeux olympiques 2024.
L'Australienne Raygun lors de sa performance décriée aux JO de Paris, place de la Concorde, le 9 août 2024. (Elsa/Getty Images. AFP)
publié le 7 novembre 2024 à 12h47
(mis à jour le 7 novembre 2024 à 12h47)

La breakeuse australienne «Raygun» a annoncé mercredi 6 novembre quitter la compétition. Au micro de la station de radio nationale 2DayFM, elle a expliqué avoir été trop bouleversée par la vague de haine qui a suivi sa performance lors des Jeux olympiques de Paris 2024. Cette Australienne, qui a reçu le titre de meilleure breakeuse du monde le 11 septembre, avait réalisé une prestation qui s’était conclue par une note de 0, le 9 août sur le sol de la place de la Concorde.

De son vrai nom Rachael Gunn, cette Australienne de 37 ans chargée de cours à l’université de Sydney n’avait remporté aucun de ses trois face-à-face. C’est la battle contre la Française Sya Dembélé, alias B-Girl Syssy, 16 ans, médaillée de bronze aux championnats du monde, qui lui a valu des moqueries. Les mouvements de Raygun, notamment son imitation d’un kangourou, et son survêtement aux couleurs de l’Australie ont été parodiés dans le monde entier, notamment par l’animateur de télévision américain Jimmy Fallon. Sa prestation devenue virale a entraîné des critiques et des railleries extrêmement virulentes en ligne.

«Dévastateur»

Face au harcèlement dont elle a été la cible, Rachael Gunn avait publié le 16 août sur Internet une vidéo dans laquelle elle demandait aux médias de «cesser de harceler» sa famille, ses amis et la communauté du break. «Tout le monde a beaucoup souffert à cause de cette affaire, alors je vous demande de respecter leur vie privée», avait-elle ajouté. La breakeuse n’avait pas imaginé que son passage causerait «tant de haine, ce qui a été franchement assez dévastateur». «J’ai travaillé d’arrache-pied pour me préparer aux Jeux olympiques et j’ai donné tout ce que j’avais, vraiment», avait-elle défendu.

«Je me préparais vraiment à poursuivre la compétition mais cela semble être désormais une chose vraiment difficile pour moi», a-t-elle tranché mercredi, redoutant qu’à chacun de ses passages, les spectateurs diffusent à nouveau en ligne ses prestations. «Ce ne serait tout simplement plus la même expérience.». Le soutien adressé par des athlètes australiens et le Premier ministre de son pays n’auront donc pas suffi. Ni même son récent et très bref sacre de meilleure breakeuse du monde attribué le 11 septembre, par la Fédération mondiale de danse sportive (WDSF), qui résulte davantage d’un concours de circonstances.

Raygun n’est pas la seule qui aura effectué un passage éclair aux Jeux olympiques : le breakdance, qui faisait ses premiers pas cet été dans l’histoire des JO, ne figurera pas au programme de Los Angeles en 2028.